vendredi 2 décembre 2011
Et maintenant il veut refonder l'Europe
À situation de crise, discours anti-crise et dramatisation de l'enjeu. Au soir du discours de Toulon, acte II, il est vain de se demander quel Nicolas Sarkozy s'est adressé aux Français dans un discours solennel, aux accents graves, sinon catastrophistes quand il a mis en garde contre le spectre des années 30. Président ou candidat, le personnage du Janus élyséen est bien installé, la dialectique de campagne rodée. Il nous mijote un slogan du genre : dans un monde en désordre, confiez votre destin à celui qui dit la vérité ! La symbolique du retour sur les lieux de la crise du capitalisme lui a permis de légitimer sa politique de rigueur. Elle se poursuivra, ainsi le maintien du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Car hors le désendettement de la France, point de salut ! Plus prédicateur que professeur, Nicolas Sarkozy a usé d'images simples, parfois simplificatrices. L'entrée en pré-campagne l'a conduit, certes pas à abuser d'engagements - l'État étant impécunieux, il n'a rien à promettre, sinon l'effort - mais à exhorter les valeurs traditionnelles de la droite, tout en éreintant son rival socialiste. À la veille d'un sommet devant jeter les bases d'une « refondation » de l'Europe - après celle, en jachère, du capitalisme, son grand chantier -, il s'est employé à réconcilier souverainistes et pro-européens. Un vrai exercice de funambulisme quand il s'agit de tenir les deux bouts de la corde, unité nationale et intégration européenne, et de répondre aux critiques sur la perte d'influence de la France. Enfin, avocat de la règle d'or, il a donné les gages attendus à l'intransigeante Angela Merkel.
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