Dominique Strauss-Kahn s'est dit jeudi 1er décembre "engagé ni par les écrits, ni par les déclarations ou témoignage de quiconque, souvent inexacts", alors qu'un livre de Michel Taubmann défendant la thèse du complot dans l'affaire du Sofitel de New York, sort le jour même en librairie. "Comme mes avocats ont eu l'occasion de le dire, je réserve mes explications à la justice, qu'elle soit française ou américaine", ajoute l'ancien directeur du FMI dans un communiqué transmis par son avocate Frédérique Baulieu.
Comme le journaliste américain Edward Epstein, Michel Taubmann, biographe et ardent défenseur de Dominique Strauss-Kahn, estime que l'ex-favori de la présidentielle française a été victime d'un complot, dont la femme de chambre américaine aurait été un maillon. Dans le livre intitulé Affaires DSK, la contre-enquête, Dominique Strauss-Kahn dit regretter une "relation consentie mais stupide avec Nafissatou Diallo. Ce jour-là, j'ai ouvert la porte à toutes les autres affaires", admet-il.Ces affirmations ont été qualifiées de "délire total" par les avocats de Nafissatou Diallo, qui accuse DSK de l'avoir contrainte à une fellation dans une suite du Sofitel de New York le 14 mai dernier.
"DÉLIRE"
"Le délire est plutôt de leur côté que du mien", a répondu jeudi le journaliste français de 55 ans, qui relaie dans son livre une enquête de son confrère américain Edward Epstein, parue dans le magazine de l'intelligentsia new yorkaise The New York Review of Books.
Taubmann soutient la thèse d'une relation sexuelle consentie voire provoquée par Mme Diallo qui pourrait, selon lui, avoir volé l'un des téléphones portables que DSK a perdu le 14 mai. "Dominique Strauss-Kahn a été piégé. Cet homme-là n'a violé personne ni à New York ni à Paris ni nulle part", a affirmé M. Taubmann mercredi soir sur Canal+. Pour lui, "c'est une affaire politique, ce n'est pas une affaire de moeurs" et elle soulève "des questions qui concernent les services secrets".
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Parmi ses soupçons : le 13 mai, DSK se rend compte "que sa messagerie internet a été piratée et que des informations confidentielles le concernant sont maintenant en possession des plus hauts dirigeants de l'UMP".
"C'EST FINI"
C'est le commissaire Jean-Christophe Lagarde, mis en examen dans l'affaire de proxénétisme du Carlton de Lille, qui informe DSK que des mails se trouveraient au siège de l'UMP, selon Taubmann. "La scène racontée par Nafissatou Diallo est invraisemblable, elle n'a pas eu lieu", écrit M. Taubmann, évoquant "les lois de la physique" pour démontrer que cette femme, plutôt grande et forte, n'a pu être maintenue, agenouillée, par DSK.
M. Taubmann décrit la scène d'un DSK "sortant de la salle de bains en tenue d'Adam". Nafissatou lui lance "un regard suggestif". DSK, selon lui, "a vu une proposition". M. Taubmann mentionne un épisode jamais rapporté jusqu'alors : en sortant de sa chambre, pour quitter l'hôtel, DSK croise Nafissatou Diallo dans le couloir, à l'étage.
"'Hello', lui lance-t-il tout en faisant un geste de la main. Elle lui répond du regard", écrit le narrateur selon lequel la femme de chambre, comme en témoignent les vidéos qu'il a vues, a ensuite un comportement "décontracté".
M. Taubmann s'attarde aussi sur l'affaire du Carlton de Lille, dans laquelle le nom de DSK est cité. Celui-ci juge "insupportable" que son nom soit associé à la prostitution mais reconnaît avoir "participé à des soirées libertines". "Mais d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées", dit-il. "La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur", ajoute DSK, qui, à propos de son mode de vie, dit avoir "décidé de rompre avec tout cela. C'est fini".
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