Toutefois, il est particulièrement exaspérant de voir à quel point les marchés ont agi d’une manière coordonnée et systématique pour pousser le pays sur cette voie. Qui plus est, chose bizarre, cette hystérie des marchés basée sur des rumeurs sans fondement, inventées de toutes pièces et, selon toute probabilité sciemment repandues, s’est amplifiée à l’arrivée de la délégation du FMI.
Après plusieurs mois d’accalmie, nous sommes donc devenus le prochain épicentre de la crise que traverse l’Union, comme en a disserté un blogueur du Wall Street Journal. Dans le même temps, un collaborateur de Bloomberg nous a jetés dans le caniveau en ricanant. Deux agences de notation ont pris des mesures menaçantes à notre encontre et le taux de change entre le forint et l’euro a battu des records historiques [le 24 novembre, l'agence de notation Moody's a même dégradé à la note du pays, la placant dans la catégorie spéculative ("junk")].
Comme dans un conte de fées
L’étau s’est resserré et tous les commentateurs, analystes et investisseurs ont récité comme un mantra jour après jour que tous ces malheurs pouvaient cesser d’un coup si les Hongrois signaient un nouvel accord avec le Fond monétaire international.Et, comme par miracle, et il en fut ainsi, pour prendre une expression des contes populaires. Le FMI et la Hongrie se sont retrouvés. Mais, à en croire les déclarations, la célébration de leurs noces pourrait attendre jusqu’en janvier.
Il va sans dire que pendant cette campagne des marchés, nous avons attendu en vain l’aide, ne serait-ce que symbolique, de Bruxelles. Ces temps-ci, au centre de l’Union, on n’est occupé que par les problèmes de la zone euro et nous avons été oubliés. Ou alors, cela les arrange eux aussi que l’on n’évoque pas trop notre indépendance.
Pour conclure : chaque fois que je pense à ce qui s’est passé, me vient à l’esprit une histoire évoquant la réalité hongroise d’aujourd’hui. On ouvre un restaurant près du lac Balaton, où débarquent un jour quelques compatriotes baraqués.
Leur proposition est simple : ils ont la conviction que dans ce vilain monde, nous avons besoin de protection, ce qu’ils peuvent nous assurer. Nous n’en voulons pas en expliquant que nous allons nous débrouiller tout seuls. D’accord, disent-ils. Puis un jour on met le feu au restaurant. Et tout d’un coup, il y a un revirement : la proposition concernant notre protection paraît soudain sympathique.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire