dimanche 20 novembre 2011
L'enjeu de l'islamisme
Le point d'interrogation n'est plus de mise. Quand la pression est trop forte, quand aucune soupape ne peut plus s'ouvrir faute de volonté pour relâcher la vapeur, quand seuls coulent les larmes et le sang, l'explosion devient la plus probable des perspectives en Syrie. Sept mois après le début de la révolte populaire, Paris se prend à croire qu'il serait possible de rééditer l'opération libyenne et Nicolas Sarkozy a envoyé Alain Juppé faire quelques moulinets dans la région. L'intention est noble, mais cette fois la méthode qui a conduit au lynchage de Kadhafi ne pourra pas être appliquée. Ne serait-ce que parce que la Russie ne laissera pas prendre une option de force ouverte, et parce qu'Israël se trouve trop près de ce nouveau front. L'ultime développement, à ce jour, des révolutions du monde arabe qui auront traversé toute cette année 2011, met en scène cette fois de très clairs antagonismes religieux. Les minoritaires alaouites au pouvoir en Syrie ne sont plus soutenus dans la région que par les Etats à majorité chiite que sont l'Iran et l'Irak. Et la Ligue arabe à majorité sunnite soutient - un peu plus que verbalement - les révoltés syriens poussés en sous-mains par les Frères musulmans. Là est le véritable enjeu : en Libye, en Tunisie, ces islamistes radicaux sont aux portes du pouvoir, qu'ils y soient parvenus par les urnes ou par les armes. En Egypte, ils n'en sont pas loin. Que la Syrie bascule dans leur camp, et c'est toute la face du monde arabo-musulman qui s'en trouvera changée. Là se trouve le vrai enjeu de la crise syrienne, et toute la difficulté de l'intervention extérieure. Le bourreau Bachar al-Assad arrangeait bien tout le monde ! Quant à l'avenir sans lui, personne n'imagine vraiment ce qu'en seraient les conséquences.
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