Pour le patron du Nouveau Centre, la présence de son rival du MoDem, jeudi soir sur TF1, ne doit rien au hasard. François Bayrou aurait anticipé sa déclaration de candidature pour saboter la sienne, qui a donc eu lieu ce dimanche sous le pont de Normandie. Thèse récusée avec dédain dans l'entourage de Bayrou, où l'on précise que primo, la candidature de Morin est un «non-événement», secundo, le «vrai» candidat centriste ne s'est pas déclaré sur France 2, il s'est contenté de répondre par l'affirmative, mais au futur, à une question sur ses intentions pour 2012. Son entrée en campagne doit toujours avoir lieu dans le cadre d'une réunion publique à Paris ou en banlieue entre le 5 et le 8 décembre.
Jean-Louis Borloo, invité de «Dimanche, 20h30», sur France 2, n'aurait, lui non plus, aucune velléité de nuire à Hervé Morin. Est-ce la faute de l'ex-ministre de l'Écologie si la chaîne a préféré l'inviter plutôt que d'accueillir le président du Nouveau Centre, qui l'avait sollicitée ? Borloo viendra parler de son livre projet, Libre et engagé (Éditions Plon). Le Figaro Magazine en a publié samedi les bonnes feuilles. Le président du Parti radical revient sur les raisons pour lesquelles il a renoncé à se présenter en octobre : «Sous la Ve République, écrit-il, même si personne ne peut gagner sans les voix du centre, cette famille politique ne peut que difficilement espérer l'emporter, a fortiori dans une période de crise aiguë et quand le centre est émietté.» C'est aussi ce qu'il répondra s'il est interrogé sur la candidature d'Hervé Morin, selon l'un de ses proches.
En revanche, sauf changement de dernière minute - ce qui ne peut pas être exclu avec lui -, Jean-Louis Borloo n'officialisera pas dimanche son soutien à Nicolas Sarkozy. Il veut attendre le congrès des radicaux, fin février ou début mars, pour annoncer une décision «collective».
Chahuté
La déclaration d'Hervé Morin, elle, était réglée au millimètre. Seule incertitude : le nombre de parlementaires Nouveau Centre qui devaient faire le déplacement jusqu'au pont de Normandie ce dimanche matin. Le désormais candidat avait parié qu'ils seraient «entre une quinzaine et une vingtaine». Récemment, il a précisé : «Il y en a qui vont s'inventer des maladies diplomatiques de dernière minute, j'ai déjà prévu cela.» Dimance matin, 17 parlementaires de son parti lui ont apporté son soutien. Dans un communiqué, ces parlementaires se disent "fiers" qu'Hervé Morin "s'engage, devant les Français, à reprendre le flambeau historique de l'UDF et à porter ses valeurs et ses idées".Le patron du NC a été chahuté le week-end dernier lors du conseil national de son parti. Vendredi, le député maire d'Issy-les-Moulineaux, André Santini, l'a jugé «un peu court, sympathique mais un peu court», ajoutant : «Il va sauter du pont de Normandie, mais je ne sais pas si le caoutchouc est fixé.» L'ancien ministre de la Défense est crédité dans les sondages de 0,5 à 1% des intentions de vote.
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