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Le coup de tonnerre: la perte du "AAA" américainStandard and Poor's a dégradé d'un cran vendredi soir, après la clôte de la Bourse de New York, la note de la dette américaine, de "AAA" à "AA+". C'est une première historique pour le pays, qui bénéficiait de la meilleure notation possible depuis la création de l'agence de notation financière, en 1941. Vu la place des Etats-Unis dans l'économie mondiale - première puissance avec un PIB annuel de plus de 14 500 milliards de dollars, dollar considéré comme valeur refuge car c'est la principale monnaie de réserve de change cette décision de S&P pourrait avoir des effets dévastateurs pour l'ensemble de la finance mondiale. C'est pourquoi la réouverture des marchés après ce week-end était attendue avec anxiété. Si les Bourses asiatiques ont bien plongé, les Bourses européennes, elles, ont réagi avec plus de modération (suivre en direct les évolutions de la Bourse, ici).
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Les réactions: mobilisation internationale pour enrayer la paniqueConscients de la gravité de la situation, les dirigeants des principales économies de la planète ont interrompu leurs vacances pour éviter que ne se produise une crise financière aussi grave que celle de l'automne 2008, après la faillite de Lehman Brothers. En France, Nicolas Sarkozy a multiplié depuis sa résidence du Cap Nègre les appels téléphoniques avec ses homologues européens, notamment avec la chancelière allemande Angela Merkel. Après s'être réunis dans la nuit de dimanche à lundi, les ministres des Finances du G7 se sont engagés à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la stabilité financière et la croissance". En clair: les Banques centrales sont prêtes à injecter des liquidités dans les marchés afin de soutenir leur bon fonctionnement. La Banque centrale européenne (BCE) s'est quant à elle dite prête à racheter de la dette espagnole et italienne, si des investisseurs se retirent.
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Le contexte de fond: la crise de la detteLa dégradation de la note souveraine américaine ne suffit pas à expliquer ce mouvement de panique boursière. Aux Etats-Unis, le déroulement conflictuel des débats sur le budget, pour arracher in extremis mardi 2 août un accord du le relèvement du plafond de la dette, a considérablement inquiété les marchés. Et même si un accord entre républicains et démocrates a été trouvé, le problème des finances publiques américaines est loin d'être réglé - comme le prouve la décision de S&P. Cette crise de la dette américaine fait douloureusement écho à celle que traverse la zone euro depuis deux ans déjà. Le deuxième plan de sauvetage grec élaboré en juillet ne suffit toujours pas à rassurer les marchés et les craintes de contagion continuent de s'accentuer. L'Italie et l'Espagne sont de nouveau sous la pression des marchés.
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L'avenir: les craintes d'une nouvelle récessionLes marchés s'inquiètent pour la santé de l'économie mondiale. Car aussi bien d'un côté de l'Atlantique que de l'autre, les nouvelles sont mauvaises. Aux Etats-Unis les doutes sur la vigueur de l'économie se font chaque jour plus fort, avec l'accumulation de signes inquiétants. L'activité manufacturière est en baisse, la consommation des ménages cale et le PIB n'a augmenté que de 1,3% au premier semestre. Si les chiffres du chômage de vendredi sont meilleurs que prévu, il reste au niveau très élevé de 9,1%. En Europe, l'Espagne et l'Italie ont affiché des croissances poussives de 0,2% et 0,3% au deuxième trimestre. La France risque de ne pas faire mieux: après un début d'année en fanfare, la croissance française a nettement ralenti et le chômage est reparti à la hausse. Résultat, la Banque de France et l'Insee table sur une hausse du PIB d'à peine 0,2% au deuxième trimestre, après +0,9% au trimestre précédent. La reprise mondiale n'est donc plus aussi solide qu'elle ne paraissait en 2010.
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