Elle compte pour moins de 2 % des ressources qui doivent être mises à la disposition d'Athènes, mais la Finlande peut tout faire capoter. Si elle obtient gain de cause, elle sera suivie par d'autres membres de la zone, et l'accord du 21 juillet sera vidé de sa substance.
Il prévoit de fournir à la Grèce une aide de 158,6 milliards d'euros – provenant pour les deux tiers du Fonds européen de stabilité financière ainsi que du Fonds monétaire international, d'une part, et du secteur privé pour le reste. L'accord, qui devrait permettre à la Grèce d'éviter le défaut de paiement sur sa dette souveraine, doit être ratifié par les parlements des Dix-Sept d'ici à la fin septembre.
Cédant à la pression d'une formation eurosceptique, le parti dit des Vrais Finlandais, le gouvernement d'Helsinki pose ses conditions. Il exige de recevoir des garanties d'Athènes – en liquide ou sous une autre forme – pour la part que la Finlande prend dans le plan d'aide. Il a signé un accord en ce sens avec la Grèce, un arrangement bilatéral, sans l'aval des autres membres de la zone euro.
Il faut refuser cette façon d'agir, dénoncer ce pas de deux négocié en catimini et ramener Helsinki à la raison. Sinon, d'autres membres de l'union monétaire ont fait savoir qu'ils exigeraient eux aussi des garanties "collatérales" de la part d'Athènes.
On aboutirait à ce paradoxe : pour être secourue, la Grèce devra débourser à hauteur de l'aide qui lui est promise. Autant dire que le plan de sauvetage grec serait mort-né. Jean-Claude Juncker, le président de l'eurogroupe, se veut optimiste. Il a assuré, lundi 29 août, qu'il présenterait "bientôt" une formule de compromis destinée "à satisfaire tous les Etats de la zone".
L'affaire n'en illustre pas moins la fragilité du fonctionnement de l'euro. Les décisions sont prises à l'unanimité. Elles doivent être ratifiées par les parlements nationaux. Passées à ce tamis des représentations nationales, les mirifiques mesures annoncées au sommet gagnent, certes, en légitimité démocratique. Mais, soumises aux impératifs de politique intérieure des uns et des autres, elles en ressortent affaiblies, diminuées et n'établissant toujours pas un début de gouvernement économique.
Ainsi en va-t-il dans une Europe dont la Commission n'est plus le moteur. Rassurons-nous, ladite Commission trouve à s'occuper. Elle s'affaire ces jours-ci à réglementer la consommation énergétique de nos cafetières électriques. Nos machines à filtre et à expresso seraient trop voraces en kilowatts; il faut, nous dit-on, instaurer d'urgence une nouvelle norme.
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