TOUT EST DIT

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vendredi 22 juillet 2011

Clap de fin pour les navettes spatiales américaines

En atterrissant jeudi sur la piste de Cap Canaveral, Atlantis a mis un point final au programme des navettes spatiales américaines, une "belle et onéreuse mécanique" au service de l'innovation technologique.
Ironie du sort, la navette Atlantis s'est posée, à 09h57 GMT, à quelques kilomètres du lieu où elle sera amenée à passer le reste de ses jours, le célèbre musée du cap floridien.
De retour d'un voyage de routine, destiné à ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) en nourriture, vêtements et équipement scientifique, la navette Atlantis a achevé sa 135e mission sans encombre, sous un ciel de Floride baigné par la douce lumière de la lune.
"Houston. Mission accomplie", a dit pour la dernière fois le commandant Chris Ferguson, juste après l'atterrissage.
Une formule consacrée à laquelle a immédiatement répondu le chef des opérations de la tour de contrôle de Cap Canaveral, Barry Wilmore, également astronaute.
"Nous allons profiter de cette opportunité pour vous féliciter personnellement Atlantis, tout comme les milliers d'individus passionnés de cette nation férue d'espace qui a conçu cette navette incroyable, qui au cours de ces trois dernières décennies, a inspiré des millions de gens sur la planète."
Selon l'administrateur délégué de la Nasa Lori Garver, le programme des navettes américaines, lancé en 1981, "a eu des conséquences et des retours sur investissement considérables pour le contribuable américain".
La nature de cet investissement, si l'on inclut les sommes consacrées au développement et les coûts de fonctionnement liés aux navettes ces quarante dernières années, est de l'ordre de 200 milliards de dollars, selon une étude réalisée par l'Université du Colorado.
"DU SANG, DE LA SUEUR ET DES LARMES"
Les navettes auront placé 180 satellites en orbite, donné naissance à une centaine de retombées technologiques dans l'industrie ou la médecine, des voitures carburant au GPL jusqu'à une micro-pompe cardiaque de 113 grammes, et participé activement - 37 de ses 135 missions y ont été consacrées - à la construction et la mise en service de l'ISS.
La Nasa table d'ailleurs beaucoup sur les futures recherches menées dans la station orbitale internationale. "Nous l'avons assemblée, notre tâche est désormais de l'utiliser", souligne le responsable de l'agence spatiale américaine Mike Suffredini.
"Ces recherches bénéficieront à l'humanité et à notre planète. Ce que nous allons apprendre grâce à l'ISS, nous n'en avons encore aucune idée aujourd'hui", s'enthousiasme-t-il.
La fin du programme des navettes américaines devrait permettre à la Nasa d'économiser quatre milliards de dollars par an de coûts opérationnels et de développer d'autres engins capables, contrairement aux navettes, de voyager au-delà de l'ISS, vers la Lune, des astéroïdes, voire Mars.
Seule la Russie assurera par la suite le transport des astronautes américains vers l'ISS, moyennant 50 millions de dollars par personne.
"Pour moi, cette navette restera dans les mémoires comme une bonne machine, mais très chère", tranche Peter Diamandis, fondateur de l'Ansari X Prize, qui organise une compétition au cours de laquelle des équipes sont mises en concurrence pour construire un aéronef spatial, via des moyens privés, en vue d'assurer un vol suborbital.
"Cette navette donnait l'impression de voler facilement dans l'espace, mais en fait, on était loin de tout ça. Elle a pris 'le sang, la sueur et les larmes' d'une armée de soldats talentueux pour continuer à voler", rappelle-t-il, allusion churchillienne aux deux accidents majeurs des navettes Challenger, en 1986, et de Columbia, en 2003, au cours desquels 14 astronautes ont péri.
"Mais heureusement", conclut-il, "on pourra tirer des leçons de tout ça et construire un système moins coûteux et beaucoup plus sûr."

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