jeudi 23 juin 2011
L'improbable bug du baccalauréat
Le standard du ministère de l'Éducation nationale - et sans doute les oreilles de certains - ont chauffé hier. Ce n'est plus une boulette, c'est un couac gros comme un mammouth : un exercice de probabilité d'une épreuve de maths a été divulgué sur Internet la veille du bac ! Un attentat impeccable, imparable. La capture photographique du sujet était assez nette pour éviter toute ambiguïté - la fraude est avérée -, et elle a été postée assez tôt pour que 165 000 candidats puissent bachoter. Dans un tel cas, que faire quand on est ministre, à part brûler un cierge ? Eh bien, un calcul de
probabilité pour trouver la solution du moindre mal ! Luc Chatel a décidé non pas d'annuler l'épreuve mais de neutraliser l'exercice, au nom du principe républicain de l'égalité. Le problème, c'est qu'il résulte de son application une
inégalité. Si le compromis fait des heureux, ceux qui ont séché sur l'exercice, il mécontente ceux qui l'ont réussi. Petit sujet de philo en passant : n'est-il pas injuste de léser une majorité d'élèves scrupuleux pour punir quelques tricheurs ? Plus sérieusement, cette affaire montre que le phénomène des fuites, vieux comme le bac, évolue au rythme des technologies. Le smartphone a remplacé l'antisèche, les réseaux sociaux transforment l'internaute astucieux en détenteur de la bombe atomique. À en juger par la série noire des récents incidents, elle démontre que Luc Chatel a pas mal de fuites à colmater dans la maison. Ainsi cette perle à l'agrégation d'histoire : le texte présenté comme authentique était en réalité un pastiche. Au moins l'égalité était parfaite, tous les candidats ayant planché sur du faux !
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