jeudi 23 juin 2011
La « guerre » en Libye au révélateur
Difficile à vérifier : l'intervention en Libye aurait déjà occasionné, au bout de trois mois, un surcoût de 100 millions d'euros. La guerre, ça coûte des vies humaines - 62 de nos soldats ont été tués sur les différents théâtres d'opérations -, ça grève aussi le budget de la Nation. La question de savoir si la France a les moyens de participer à plusieurs fronts de guerre ne restera peut-être plus longtemps taboue en période d'austérité budgétaire. A fortiori si la campagne libyenne s'éternisait. La situation évolue peu sur le terrain ; le spectre du bourbier commence à poindre. Le potentiel de Kadhafi est certes affaibli mais celui-ci résiste et les conditions d'une transition démocratique ne sont toujours pas réunies. Jusqu'à présent, l'opinion s'est montrée non pas insensible mais plutôt indifférente à l'engagement en Libye, légitimé il est vrai par l'ONU et circonscrit dans sa finalité : protéger les civils de la répression sanglante. Cette neutralité bienveillante pourrait s'infléchir et l'opinion se lasser d'un statu quo à l'horizon indéfinissable - l'interrogation ne porterait plus sur la chute du dictateur mais sur sa date, hypothétique - et s'émouvoir de la « douloureuse » qui enfle. Déjà, de hauts responsables militaires s'inquiètent des conséquences sur les ressources humaines et matérielles de l'armée, qui ne sont pas inépuisables. Aussi le vote de la représentation nationale, le 12 juillet, qui doit autoriser la prolongation de l'engagement de la France, arrive-t-il à point nommé. Il est temps d'éclairer les Français et de vérifier si l'union sacrée, du PS à l'UMP, résiste à une guerre qui s'enlise et coûte de plus en plus cher.
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