mardi 21 juin 2011
Le PCF prend sa carte chez Mélenchon
Les communistes avaient besoin d'un candidat qui ait la pêche pour aller à la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon piaffait d'impatience. Maintenant qu'il est adoubé, il peut « avoir la banane » ! Il a remporté la primaire mais il est loin d'obtenir un plébiscite car beaucoup, attachés à une certaine orthodoxie, ont manifesté leur désaccord, ou leur frustration. Sa désignation a eu des allures de parcours initiatique. Mélenchon a dû se plier à bien des exigences. À commencer par un pacte donnant-donnant : à lui le combat majeur et les tribunes télévisées, au PCF le gros du gâteau aux législatives. Le parti se devait en outre de sauver les apparences en offrant un choix aux militants. Lesquels - singularité ou anomalie démocratique - se sont prononcés après que les cadres eurent exprimé leur préférence en faveur... d'un ex-sénateur socialiste. C'est la première fois depuis le Mitterrand de la conquête du pouvoir que le PCF s'efface derrière un « faux frère », issu du trotskisme et suspect de social-démocratie. On réalise le symbole du reniement pour les communistes mais leur parti, en perte de repères et d'influence, ne pouvait risquer un nouveau crash électoral. Une aventure commence pour le Front de gauche. À moins qu'un rapport de forces s'engage. Comment, pour Mélenchon, partager un programme et mener une campagne collective quand on préfère dire « je » que « nous » ? Comment, pour le PCF, canaliser le style Mélenchon, et calmer sa boulimie médiatique ? Dans une compétition aussi personnalisée, il faut une tête de gondole. Il faut également que l'intendance suive dans l'arrière-boutique...
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