TOUT EST DIT

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lundi 6 juin 2011

Jill Abramson, première femme à la tête du "New York Times"

Cette diplômée de Harvard accède à la direction de la rédaction du prestigieux quotidien américain à l'âge de 57 ans.
En 160 ans d'histoire, c'est la première fois qu'une femme accède au poste de directeur du New York Times. L'honneur en revient à Jill Abramson, 57 ans, diplômée de Harvard, entrée au journal en 1997 en provenance du Wall Street Journal. Elle succède à Bill Keller, 62 ans, qui préfère se consacrer à l'écriture. En prenant ses fonctions, Jill Abramson a annoncé à la rédaction que l'une de ses priorités serait de combiner plus étroitement l'information en ligne et celle sur papier, apprend-on dans un article signé par Jeremy W. Peeters, du New York Times. Toujours selon cette source, la nouvelle patronne du NYT a indiqué qu'en accord avec la famille Sulzberger, propriétaire du journal, elle ferait la part des choses entre la "culture du consensus" régnant dans le journal et la nécessité d'être plus efficace. La stratégie numérique lui tient particulièrement à coeur au point qu'en 2010 elle avait pris six mois afin de se documenter sur le sujet. Ce fut un point déterminant pour sa promotion.

Jill Abramson a commencé sa carrière en collaborant au magazine Time en même temps qu'elle achevait ses études de littérature et d'histoire à Harvard. Elle passe les dix premières années de sa vie professionnelle dans un mensuel spécialisé dans le monde juridique à destination des avocats, The American Lawyer. En 1988, elle devient grand reporter au Wall Street Journal avant de prendre finalement la direction du bureau de Washington pour le compte du New York Times en 1997. C'est sous sa responsabilité qu'en 2003 éclate l'affaire Jayson Blair, un journaliste plagiaire en proie, selon ses dires, à des troubles psychiques mal soignés. La réputation de sérieux du journal aux multiples prix Pulitzer est terriblement entachée et conduit à la démission du patron de l'info de l'époque, Howell Raines. Ce départ est vécu comme un soulagement pour Abramson qui a eu, à de nombreuses reprises, maille à partir avec Raines, notamment après les attentats du 11 Septembre...

Jill Abramson a témoigné contre une ancienne journaliste du NYT

Au sein de la rédaction, Jill Abramson faisait partie de ceux qui se méfiaient de la Maison-Blanche durant la séquence d'événements qui ont conduit à la guerre en Irak. Si bien qu'en 2007, la journaliste a été citée comme témoin de la défense dans l'affaire Lewis "Scooter" Libby, un chef de cabinet de l'administration Bush (fils) accusé de trahison et de faux témoignages dans l'affaire Valérie Plame (du nom de cette espionne de la CIA dont l'identité avait été révélée par le New York Times). À cette occasion, Jill Abramson a témoigné contre une ancienne journaliste du New York Times, Judith Miller, impliquée dans ce scandale retentissant. Le New York Times a révélé que Judith Miller avait rédigé cinq articles faux concernant l'existence d'armes de destruction massive en Irak.

Côté édition, Jill Abramson a publié, en 1995, Strange Justice: The Selling of Clarence Thomas en collaboration avec Jane Mayer. Clarence Thomas est l'un des juges les plus conservateurs de la Cour suprême, attaché à une interprétation littérale et minimaliste du texte fondateur de la démocratie américaine. Jill Abramson s'est penchée sur la controverse qui a entouré la nomination du juge Clarence Thomas, accusé, à l'époque, de harcèlement sexuel par une ancienne assistante, Anita Hill.

Jill Abramson's achievement is historic but Times can't stay stuck in past


New York Times' appointment of its first woman editor is very welcome – provided she's ready to shake things up
The good news is that, after 160 years, the greatest paper in America finally has a woman as its top editor. The better news is that Jill Abramson will also have Janet Robinson for her chief executive. Revolutions don't come much more convincing than that – and nobody doubts that Abramson, a terrific reporter and a calm, intelligent managing editor, is totally qualified for the job. Happy, historic days!
But can you find a little rain on this parade? Just a sprinkle. Abramson says the New York Times "was like a religion" when she was growing up. Call that Lethal Cathedral Syndrome. If the old grey lady of quality journalism is going to survive the next few decades it can't do it with one foot stuck in a glorious past. It has to be bold and – frankly – faster and less portentous off the mark. See what Murdoch has done to revive the Wall Street Journal by bringing in an outside editor bent on change, then wonder if Abramson, a 57-year-old insider at the Times, can work the same magic.
Good luck to her as she starts out on what, inevitably, will be a journey cut short by retirement. There are reasons all around to hope she succeeds. But sometimes the real enemies aren't out there competing; sometimes they're the burdens you inherit.
 Here, for once, is a personal moment. Long ago, in the early 1970s, I was sent on a tour of American newspaper headquarters, charged with discovering digital nirvanas we could use in hot-metal-clanking Britain. And, along the way, I wandered into office heaven.
The heart of the Miami Herald stretched along the blue waters of Biscayne Bay. You didn't want to write stories there – just to look out of the great picture window. It was lush and lovely and languorously tropical (though the optical character reader they'd chosen was a bit of a nightmare).
But now? A cool $236m from a casino king buys the site. The Herald will have to shuffle off somewhere cheaper and nastier, to rooms without a view. "Both the company and its pension plan are better off as a result," says the group chief executive. And a great heart stops beating.


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