Sans surprise, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a désigné la Française Christine Lagarde directrice générale du FMI, mardi 28 juin, pour un mandat de cinq ans. Elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste.
- Christine Lagarde préférée à Agustin Carstens
Christine Lagarde, 55 ans, a été préférée "par consensus", selon le communiqué du FMI, au gouverneur de la Banque du Mexique, Agustin Carstens, 53 ans. Celui-ci lui a adressé ses vœux de réuLa Française, qui prendra ses fonctions le 5 juillet, a fait part sur Twitter de son "honneur" et de sa "joie" d'être désignée directrice du FMI.
>> Lire l'analyse de Sylvie Kauffmann, directrice éditoriale du Monde, sur les forces et faiblesses de la candidature de Christine Lagarde et les réactions à sa désignation.
- Les dossiers qui l'attendent au FMI
Une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro "est un scénario du pire", qu'il faut "impérativement et par tous les moyens éviter", a ajouté Mme Lagarde. "Il faut que tous les prêteurs se penchent au chevet de la Grèce, mais il faut que la Grèce se prenne en charge de manière responsable", a relevé la nouvelle responsable du FMI. Cela implique toutefois de rester "attentif" aux "plus démunis".
Sur la régulation, les flux de capitaux ou le système monétaire, le FMI et la présidence française du G20, incarnée jusqu'ici par Christine Lagarde, sont plus ou moins au diapason. La Française devra également se pencher sur la question de la gouvernance du FMI, les pays émergents y réclamant plus de poids. Sa déclaration de candidature résume ses positions : elle n'annonce pas de révolution mais entend "renforcer" la "légitimité" du FMI, avec une meilleure représentation des puissances émergentes, son "efficacité", notamment en matière de "surveillance" des déséquilibres mondiaux, et enfin "sa capacité à répondre aux besoins des pays membres".
- Un remaniement ministériel en vue
Les noms de trois poids lourds de la majorité circulent pour lui succéder. Ceux de l'actuel ministre du budget, François Baroin, et de sa collègue de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, reviennent régulièrement dans les cabinets ministériels ; celui du ministre de l'agriculture Bruno Le Maire est aussi souvent cité, mais ce proche du président est déjà très sollicité pour organiser la future équipe de campagne en vue de la présidentielle de 2012 et devrait donc passer son tour.
Selon plusieurs sources à l'UMP, M. Baroin aurait la préférence à présent du tandem exécutif, après que Mme Pécresse a tenu longtemps la corde.
Le remaniement sera aussi l'occasion de pourvoir le portefeuille des anciens combattants, vacant depuis le remaniement de novembre dernier, et celui de la fonction publique, après la démission fin mai du secrétaire d'Etat George Tron, inculpé pour viol et agression sexuelle. Le remaniement pourrait intervenir dès mardi soir ou mercredi matin, juste avant le départ du premier ministre, François Fillon, qui quitte Paris dans la soirée de mercredi pour un déplacement au Cambodge et en Indonésie.
>> Faites le bilan de l'action de Christine Lagarde à Bercy avec le blog Contes publics.
- Les démélés judiciaires auxquels elle doit encore faire face
Parallèlement, Mme Lagarde pourrait être éclaboussée par l'enquête ouverte mi-juin par le parquet de Paris sur le rôle de hauts fonctionnaires qui ont conclu l'arbitrage favorable à Bernard Tapie. Cette enquête pour "abus de pouvoirs sociaux" ne la cible pas directement, mais vise implicitement Jean-François Rocchi, le président du Consortium de réalisation (CDR), la structure publique où étaient cantonnés les actifs douteux de l'ex-Crédit lyonnais.
>> Lire notre éclairage "Comment l'affaire Tapie a rattrapé Christine Lagarde" et un décryptage des pressions judiciaires sur la future directrice générale du FMI.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire