La réunion, qui s’est déroulée sans avoir été préalablement annoncée, a réuni notamment les ministres des Finances des quatre plus grands pays de la zone euro, Wolfgang Schaüble (Allemagne), Christine Lagarde (France), Giulio Tremonti (Italie), Elena Salgado (Espagne), ainsi que Jean-Claude Juncker, George Papaconstantinou, ministre grec des Finances, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn.
Le site d’information allemand Spiegel Online avait affolé les marchés un peu plus tôt dans la journée en affirmant que cette rencontre avait été convoquée en raison de la volonté exprimée par la Grèce de quitter la zone euro. Athènes a "catégoriquement" nié tout projet d’abandon de la monnaie unique et dénoncé une manœuvre spéculatrice.
Les rumeurs enflent sur les places financières
En revanche, les grands argentiers européens semblent juger nécessaire un nouveau programme d’économies dans le pays. Et l’éventualité pour l’Europe et le Fonds monétaire international d’aider la Grèce plus longtemps que prévu, au-delà de 2012, a été discutée. En matière budgétaire, "nous pensons que la Grèce a besoin d’un programme d’ajustement supplémentaire", a déclaré Jean-Claude Juncker. Cela devrait être discuté lors de la prochaine réunion des grands argentiers européens le 16 mai.La Grèce avait obtenu il y a tout juste un an un plan de prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans des pays de la zone euro et du FMI, en échange d’un programme strict de réduction de son déficit. Or, le déficit public grec pour 2010 vient d’être revu à la hausse, de 9,4 % à 10,5 % du PIB, et des incertitudes planent pour cette année. Les rentrées fiscales ne sont pas au rendez-vous, la lutte contre la fraude fiscale n’est pas suffisamment efficace, certaines dépenses publiques sont plus élevées que prévu. La population, dans le même temps, est excédée par l’austérité dans un pays contraint de réduire fortement prix et coûts de production pour espérer sortir de l’ornière, vu qu’il ne peut dévaluer sa monnaie du fait de son appartenance à la zone euro.
Dans ces conditions, les investisseurs redoutent que le pays ne puisse rembourser toutes ses dettes et revenir emprunter normalement sur les marchés à l’échéance de la période de trois ans. Les rumeurs enflent du coup sur les places financières sur l’inéluctabilité d’une restructuration de sa dette publique, qui dépasse les 150 % du PIB, quelle que soit la forme que prendrait une telle opération (décote, c’est-à-dire abandon d’une partie de leurs créances par les prêteurs, rééchelonnement ou autre).
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire