mardi 10 mai 2011
Depuis 1981, la vie a changé la gauche
Ce début mai est propice aux commémorations. Débuté ce week-end, relancé hier par Ségolène Royal, appelé à se prolonger demain, l'anniversaire du 10 mai 1981 mobilise à gauche. Il résonne aussi étrangement, une « génération Mitterrand » plus tard, comme un événement si proche et si lointain. Proche par la présence encore active de certains protagonistes, comme Laurent Fabius ou Lionel Jospin. Mais lointain, si l'on compare, par exemple, les « 110 propositions » de 1981 et le projet socialiste pour 2012. Même la météo marque la différence, entre la pluie battante qui tombait sur Paris tandis que le « peuple de gauche » reprenait la Bastille voilà trente ans et la sécheresse de ce printemps 2011
De quoi presque y voir un symbole des difficultés d'un PS en voie d'assèchement idéologique. La tendance ces jours-ci - à travers l'impressionnante floraison e et télévisuelle et dans la célébration socialiste - à réduire l'arrivée de la gauche au pouvoir au seul souvenir de François Mitterrand est un autre symptôme. Qu'il en ait été le principal acteur, qu'il ait su fédérer, incarner (et instrumentaliser) la dynamique de gauche, croissante tout au long des années soixante-dix, est indéniable. Mais cette personnalisation en dit long sur l'intégration de la logique « monarchique » de la Ve République, et aussi - en creux - sur un certain échec de la gauche au pouvoir après le « tournant de la rigueur » de 1983. Celle qui voulait « changer la vie ici et maintenant », comme le proclamait l'hymne du PS en 1981 apparaît surtout aujourd'hui changée par la vie et par l'idéologie néolibérale qui s'est imposée, ironiquement, pendant les deux mandats de François Mitterrand.
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