mardi 19 avril 2011
La mondialisation
quand ça m'arrange
Maintes philosophies plaident pour une abolition des frontières. Les libéraux, sur le plan économique, appellent ça la mondialisation. Peu importe de fabriquer mon produit en France ou en Chine, du moment que ça me coûte le moins cher possible. L'universalité se retrouve chez certaines grandes religions, qui prônent la paix et l'égalité entre les Hommes ; et également chez les plus anarchistes des utopistes comme Fourier ou Proudhon, en quête d'une harmonie universelle. Quand on passe de la théorie à la pratique, il n'y a plus personne. Se lamenter sur le sort des pauvres Tunisiens opprimés, c'est facile sur le papier. Mais les accueillir et leur offrir le gîte, le couvert et un peu d'espoir, c'est une autre paire de manches. C'est vrai que déraciner des peuples entiers n'est pas une solution durable et que l'intégration de grands flux migratoires a toujours posé problème. C'est aussi pour y remédier que l'Europe avait imaginé les accords de Schengen sur la libre circulation des biens et des personnes. Si l'Italie a accordé des visas en bonne et due forme à des dizaines de milliers de Tunisiens, la France se doit de les accueillir. Sauf si elle décrète qu'il y a risque de troubles à l'ordre public. Sauf si elle juge qu'il est « trop facile d'être généreux avec le territoire des autres », selon Christian Estrosi, député-maire de Nice qui a, pour le moment, échappé au « train de la dignité ». Avec l'assentiment de Bruxelles. Et quitte à créer l'incident diplomatique avec l'Italie - dont la presse parle du choc de deux populismes - car dans le train de Vintimille, il y avait aussi des citoyens européens d'Italie. Une belle démonstration du passage de la théorie des bras ouverts à la pratique du repli sur soi identitaire et sécuritaire. Et si on partait en vacances en Tunisie ?
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