L'Homme, par son imprudence, porte certainement une bonne part de responsabilité dans les incendies qui ravagent la Russie. Le Kremlin encore davantage. L'ère Poutine, au nom de la rentabilité ou pour satisfaire les oligarques tentés par l'exploitation du bois, a signé le démantèlement de l'administration des Eaux et Forêts et réduit les services de secours à la portion congrue. Notamment, les gigantesques tourbières, sèches en été donc très inflammables, ne sont plus surveillées comme elles l'étaient au temps de l'URSS.
On connaît la suite. Moscou suffoque, environ 850 forêts sont en flammes dont de nombreux parcs nationaux, des centaines de milliers d'hectares sont détruits, une centaine de villages aussi. Et le nombre des morts dépasse certainement la cinquantaine de victimes officiellement annoncée.
Mais la vraie responsabilité incombe à cette incroyable canicule qui sévit depuis des semaines à l'ouest et à l'est de ce pays-continent. Faut-il attribuer ce phénomène au changement climatique ? Comme les meurtrières inondations au Pakistan, en Inde du Nord et en Chine ? Comme ce glacier du Groenland qui, sous la fonte, vient de se fracturer avec un bloc de 250 km² dérivant vers l'océan - un événement encore peu commenté ? Apparemment, les États ne se posent même plus la question. La conférence climatique de Bonn, après le fiasco du sommet de Copenhague l'hiver dernier, vient de se terminer sans le moindre résultat et dans l'indifférence générale. Avec la crise économique, le problème posé par le climat se résume désormais à un péremptoire « circulez, il n'y a rien à voir »...
Certes, des mesures qui empêcheraient le dérèglement climatique ne produiraient leurs effets qu'à long terme. Mais il y a l'immédiat. Ce qui se passe au lointain, ce qui est encore regardé de l'œil du spectateur confortablement installé sur son balcon, pourrait bien à jour devenir triste réalité chez nous. Et l'Europe saurait-elle faire face à de telles catastrophes, avec des moyens de secours appropriés ? La réponse est non. Rappelons les incendies en Grèce de l'été 2007. A l'époque, que de voix pour réclamer la création d'une vraie force de protection civile, intégrée et bien équipée, à l'échelle de l'UE ou du continent ! Depuis, plus rien hormis quelques timides tentatives de coordination au niveau des états-majors de crise nationaux.
Il est vrai que l'UE a d'autres priorités financières. Par exemple, mettre en place un très dispendieux service diplomatique à l'efficacité très contestée. Sauf pour parader en donnant aux Vingt-Sept des faux airs de « grande puissance »...
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