Peut-être que des historiens se pencheront sur le sujet : dans quel état devait être la gauche socialiste mitterrandienne à la fin des années 80 pour faire d’un industriel roublard l’un des représentants de la République ? Nommer Ministre de la Ville –des cités-, ériger en héros d’une jeunesse paumée un touche à tout passionné de lui-même, imposteur et flambeur.
Le bonhomme répondait au nom de Bernard Tapie. Après moult démêlés judiciaires, il tente un retour sur le devant la scène. Toujours les mêmes méthodes. Tapie gère son image comme une marque. Une pub pour le site internet de son fils, c’est le père qui montre sa bobine. Mais Tapie est devenu aussi ridicule qu’un Séguéla, tous deux papys désincarnés de la décennie 80.
Invité ce matin de Thierry Guerrier sur Europe 1 pour faire un point très très global sur l’actualité –avec Tapie, on ne rentre pas dans le fond des dossiers…-, Nanard nous l’a joué Café du commerce.
Sur son terrain de prédilection, le foot, Tapie montre très vite ses limites. Duchaussoy nommé à la tête de la Fédération Française de Foot : « Ah, je sais pas, je peux rien vous dire, je le connais pas du tout, mais ça peut pas être pire que l’autre. Mais globalement, ce qui a été calamiteux c’est qu’on n'a pas une grande équipe ». Et Tapie de dénoncer vaguement les dérives « globales, générales et morales du foot ».
Pas désemparé, Thierry Guerrier retente le coup : « Est-ce que la Fédération doit par exemple décider le licenciement de Raymond Domenech ».
Encore une fois très inspiré, « Moi j’en sais rien, j’suis pas là pour ça ».
Au saut du lit Bernard nous la fait Nanard : «j’adore Roselyne Bachelot, mais qu’est-ce qu’elle est allée foutre là-bas pour aller moraliser…Elle avait dû fumer un joint c’est pas possible ! je voyais dans les journaux la volonté de sortir de l’Equipe de France les deux qui courent après les petites filles. Je trouvais ça assez con. D’autant que la jeune fille, elle aura du mal à faire 16 ans. Ce qui est grave c’est d’avoir montré aux yeux du monde qu’y a pas que les aiguilleurs du ciel qui nous font chier, y’a les footballeurs aussi ».
Quand Borloo appelle Bernard du G20...
Promis, juré, craché, Bernard ne reviendra pas en politique. Pas sur le plan opérationnel en tout cas –mais un talk-show pour balancer ses quatre vérités à la face du monde n’est pas à exclure.
Après huit minutes sur le foot, arrive enfin le chapitre politique, le Tapie de gauche n’en démord pas, moins vaillant qu’à l’accoutumée dans la défense de son copain Sarko, il ne regrette quand même pas « d’avoir fait ce choix. C’est mieux que si ça avait été l’autre ». Tiens, remets m’en une !
Puis arrive Bernard l'expert: « Sur tous les grands problèmes que le monde a connu autour des trois dernières années: la crise, la crise des monnaies, le problème des banques, le redémarrage de la Méditerranée (sic), la politique africaine. Sur tous ces sujets-là, Borloo m’a appelé de Rome après le sommet du G20, plus de la moitié des résolutions émanent de la France. Ca veut dire que nous qui représentons 2% du monde, à l'échelle économique , politique et sociale, on est pas de loin les premiers, on figure au moins à l’égalité avec l’Allemagne si ce n’est plus, mais devant l’Angleterre et avec les Etats-Unis comme la nation qui compte le plus ! ».
Toujours ce même goût de la compétition avec Tapie, transfiguré coach low-cost de la Sarkofrance. Vas-y, bascule Bernard !
vendredi 23 juillet 2010
Tapie, coach low-cost de la Sarkofrance
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire