En progrès. Peut encore mieux faire. Ainsi peut-on résumer l’appréciation de la Cour des comptes sur les dépenses de la présidence de la République en 2009. L’exercice est pour le moins récent : c’est seulement l’an dernier qu’a été introduit cet audit annuel du budget de l’Élysée. La preuve est faite, d’ores et déjà, qu’il est utile. Pour 2008, la Cour des comptes avait stigmatisé certaines pratiques en matière d’études d’opinion. En 2009, les dépenses en ce domaine ont diminué de 45 %. Gageons que l’an prochain on observera une évolution similaire du côté des frais de déplacement puisque le rapport 2009 révèle des dépenses excessives. La participation de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2009 a déplacé 132 personnes pour une dépense supérieure à un million d’euros.
Il faut se réjouir de cette mise en examen des dépenses de la plus haute autorité de l’État. Sa vertu d’exemplarité aura, peut-on espérer, un effet d’entraînement sur les échelons inférieurs en les encourageant à une dépense sobre. À tout le moins, elle donnera plus de crédibilité aux instructions d’en haut imposant des restrictions budgétaires. Mais l’intérêt de cet audit élyséen n’est pas seulement d’amorcer un cercle vertueux. C’est aussi d’obliger la présidence de la République à réfléchir sur la pertinence de ses dépenses.
Car il ne s’agit pas uniquement de dépenser moins. Il importe au moins autant de dépenser efficacement. Autrement dit, de ne pas gâcher l’argent du contribuable. Pourquoi les Français consentent-ils si difficilement à l’impôt ? La réponse ne relève pas seulement de l’avarice ou de l’égoïsme mais aussi du sentiment que les fonds publics ne sont pas bien employés. Il n’est sûrement pas plaisant pour les administrations de soumettre leurs comptes à un contrôle. Mais cela présente un grand avantage : garantir aux Français que leurs contributions permettent d’assurer à un prix compétitif des prestations aussi précieuses que l’éducation, les soins, les transports ou la sécurité. La mesure de l’efficacité de la dépense publique peut encore faire de grands progrès. La France a beaucoup à y gagner.
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