L'ensemble des Bourses europénnes ont ouvert en très forte reprise après la création d'un plan de stabilisation de 750 milliards d'euros en lien avec le FMI.
Les chefs d'Etat attendaient avec impatience la réaction des marchés : elle très est positive. Les Bourses européennes ont ouvert en vive hausse lundi matin, après l'annonce de la mise en place d'un plan de secours historique par les pays de l'UE pour aider les pays de la zone euro et de mesures exceptionnelles par les banques centrales dans le monde.
Vers 9H15 (7H15 GMT), Paris gagnait 5,59%, Lisbonne 7,51%, Milan plus de 6%, Amsterdam 3,3%, Londres 3,34% et Francfort 2,91%, Madrid plus de 5%. La Bourse suisse engrangeait 2,43%, et Athènes flambait de plus de 7 % dans les premiers échanges. Le rebond s'est encore accentué en fin de matinée, Madrid gagnant 11,3 % à 11H15, Paris environ 8 %, l'Euro Stoxx 50, indice phare de la zone euro, 8,2 %. Londres, qui avait moins chuté la semaine dernière, prenait 4,5 %. Vendredi, à l'issue d'une semaine agitée, les places européennes avaient en effet toutes lâché plus de 3%, à l'exception de Londres (-2,62%). Les valeurs bancaires, particulièrement attaquées ces derniers jours, sont lundi matin les plus favorisées. A madrid, le titre Santander prenait par exemple 20 % en début de séance, à Paris, BNP Paribaset Crédit Agricole s'envolaient de 15 %. De son côté l'euro repassait au dessus des 1,30 dollar, à 1,3028 dollar.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l'UE a décidé de mettre en place un plan de stabilisation de 750 milliards d'euros en lien avec le Fonds monétaire international. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a estimé lundi que cet accord était «un grand pas en avant». Angela Merkel, à qui la crise grecque a sans doute coûté une défaite aux élections en Rhénanie du Nord, et la majorité au Bundesrat, a insisté lundi sur le fait que le plan allait «renforcer et protéger l'euro», et appelé tous les pays de la zone euro à consolider leurs finances publiques. Quant aux analystes, ils réagissent lundi avec un bel ensemble pour saluer la « prise de conscience » des pays membres de l'UE. Le rôle du Fonds, ainsi que celui de la BCE, la banque centrale européenne, sont appelés à croître après les décisions de ce week-end. Petite révolution, la BCE est ainsi être invitée à intervenir directement sur les marchés, en acquérant des titres souverains européens de pays en difficulté. Et les banques centrales nationales sont aussi mises à contribution : lundi, la Banque de france a annoncé avoir commencé à acheter des obligations d'Etat de la zone euro.
Au-delà du soulagement immédiat lisible sur les marchés, la majorité des économistes s'attachent à considérer que la bataille de la confiance ne sera véritablement gagnée qu'avec la mise en oeuvre de plans de réductions des déficits et des dettes publiques des pays membres de l'UE. « Les questions qui étaient posées et qui avaient engendré ces tensions ne sont pas dissipées, écrit Philippe Waechter lundi dans une note sur le plan d'urgence. Celles relatives à la croissance et à l'ajustement des finances publiques ne sont pas résolues et vont donc continuer de peser sur la dynamique globale de la zone euro et de l'Europe », estime le directeur de la recherche de Natixis. Lundi, la presse espagnole écrit que le gouvernement socialiste espagnol va économiser 15 milliards d'euros supplémentaires en deux ans, principalement au moyen d'un décalage des investissements. Ces mesures additionnelles pourraient permettre à Madrid, l'un des pays jusqu'ici en butte à la spéculation avec la Grèce et le Portugal, d'économiser un demi point de PIB de déficit supplémentaire en 2010 et un point en 2011. Le Portugal a justement indiqué ce week-end qu'il voulait aller plus loin dans ses objectifs de réduction budgétaire, et table désormais sur un déficit en 2011 à 5,1% du PIB contre 6,6% précédemment. En France même, le gouvernement a d'ores et déjà promis de mettre l'Etat au régime secpour les trois ans à venir.
lundi 10 mai 2010
Les marchés enthousiastes sur le plan anti-crise européen
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