Toutes proportions gardées, ce phénomène rappelle un peu ce qui s'est passé lors des dernières chutes de neige.
À peine le sol était-il blanc que routes, voies ferrées et aéroports se retrouvaient impraticables. Certes, il ne s'agit pas, cette fois-ci, de flocons et les cendres d'un volcan sont d'une tout autre dimension pernicieuse, on en conviendra. Il n'en demeure pas moins qu'on est bien dans la même incroyable propagation de la paralysie.
À première vue, on a du mal à comprendre comment une éruption en Islande, une île située à plus de 2200 kilomètres de nos cieux, peut clouer des appareils au sol à Lyon, Nice ou Marseille.
Et certains sans doute se demandent déjà si, à nouveau, on n'en fait pas trop dans notre société de principes de précaution exacerbés, d'excédents de vaccins, d'incessantes peurs dans l'air. Gardons-nous cependant d'entonner sans mesure cette antienne, nous qui demanderions des comptes à la terre entière si, par malheur, un avion s'écrasait, victime des émanations néfastes venues du cercle polaire arctique. Mais si l'on doit se réjouir d'un tel enchaînement des mesures de sécurité, force est d'admettre qu'il inquiète presque autant qu'il rassure. En nous protégeant, le blocus européen mis en place hier à la vitesse d'un supersonique est là également pour nous rappeler notre extrême dépendance. Une vulnérabilité proportionnelle aux avancées technologiques, au progrès et... aux psychoses. L'effet pervers du nuage d'Eyjafjallajokull est une nouvelle illustration, à la fois fascinante et vertigineuse, de la mondialisation des périls, des peurs et des réponses qu'il convient désormais d'apporter avant que n'ait pu être évalué l'impact attendu du danger. Reste un dernier point, très positif pour le coup. Si jamais demain, on doit porter des masques, nulle crainte à avoir. Nous avons des réserves.
Roselyne Bachelot, c'est notre volcan à nous.
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