Oh là, que se passait-il donc ce lundi d'avril ? Y avait-il pénurie d'événements ou s'ennuyait-on ferme dans les rédactions ? Voilà bien, en tout cas, la question qu'on pouvait se poser en découvrant la foule de journalistes, caméras, micros ou stylos en main, venus "couvrir" hier la conférence de presse de Jean-Marie Le Pen. Car enfin quoi, il n'y avait tout de même pas besoin d'être mage pour deviner ce qui allait en sortir. Le fondateur du Front National ne sera pas candidat une nouvelle fois à la tête de sa tonitruante formation. OK, il l'avait déjà annoncé. Il partira "sans remords, ni regrets, ni repentir". On s'en doutait, l'inverse n'est pas vraiment le genre de la maison. Il sera remplacé par sa fille Marine ou par le député européen Bruno Gollnisch. Quel scoop ! Aucune information à glaner, vraiment, à travers toutes ces déclarations ? Si, ne soyons pas injustes. On a appris les dates du prochain congrès du parti d'extrême-droite. Ce sera les 15 ou 16 janvier 2011. Ouf, ça laisse un peu de temps pour se retourner. Cela dit, pour ceux qui tendaient bien l'oreille, il y avait sans doute mieux. Réécoutons cette petite phrase : "Passer la main, c'est dans l'ordre des choses, je ne suis pas éternel hélas ! Encore que... On peut s'attendre à tout avec les découvertes modernes". On guettait le tribun sur le seul terrain politique, voire du côté des dérapages plus ou moins contrôlés, genre dont il s'est fait le spécialiste. Or, le voici, tout à trac, plaisantant avec les limites de l'âge, clin d'œil à l'appui à l'au-delà. Au fond, elle était peut-être là, la véritable actualité de Le Pen. Dans cette façon de s'inviter, à brûle-pourpoint, dans le débat du moment. Pas étonnant s'il y avait autant de médias pour écouter un futur retraité de 81 ans, toujours en quête du bon régime, et qui aura cotisé à tous les combats, y compris les plus douteux.
Didier POBEL
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