Grâce à l'aide de l'Etat et à un redéploiement des dépenses, il n'y aura pas de hausse de la fiscalité en Charente-Maritime pour faire face au coût de Xynthia. Le secrétaire d'Etat aux Transports a aussi assuré que le tracé des zones noires pouvait encore être modifié.
Ne pas amplifier l'anxiété des habitants de Charente-Maritime déjà sous le choc de l'annonce des« zones noires», qui imposeront la destruction des centaines de maisons. Le président du conseil général de Charente-Maritime Dominique Bussereau a renoncé samedi à la hausse exceptionnelle de la fiscalité départementale de six pour cent pour faire face au 27 millions d'euros de dommages de la tempête Xynthia. Une mesure qu'il avait proposée la semaine dernière. Le secrétaire d'Etat aux Transports, qui devait faire voter cette augmentation exceptionnelle la semaine prochaine, a expliqué avoir reçu l'aide de l'Etat et s'appuyé un redéploiement des dépenses.
«L'état nous a entendu et nous a apporté un remboursement anticipé de TVA de 3,4 millions d'euros sur lesquels nous ne comptions pas. Par ailleurs, nous avons regardé dans nos politiques… par exemple il y a des travaux qu'on avait programmé et qu'on ne fera pas cette année», a-t-il annoncé à France-Info. «Avec les zones noires, il y a un climat très anxiogène, l'impôt pourrait avoir un caractère anxiogène supplémentaire», a noté Dominique Bussereau pour qui il faut «mettre de l'humain dans tout ça».
«Des aménagements de bon sens»
Prenant le contrepied du préfet, qui affirmait samedi que les «zones noires présentant un danger de mort avéré» après Xynthia, n'étaient «pas négociables», le secrétaire d'Etat s'est dit ouvert à «des modifications». «Je souhaite que le dialogue s'ouvre entre le préfet et les habitants», a-t-il affirmé sans citer où, en Charente-Maritime, pourraient avoir lieu ces «modifications». «Il y a des zones oranges, (qui nécessitent une «expertise complémentaire pour être classées, ndlr) où la situation n'est pas figée. Certaines maisons ont peut-être été mises rapidement dans telles ou telles zones», a assuré Dominique Bussereau. Pour le président du conseil général de Charente-Maritime, son rôle va être celui d' «un facilitateur». «Je ne suis pas en charge du dossier au sein du gouvernement mais je pense qu'il y a de ci de là des aménagements de bon sens que je ferai connaître au chef de l'Etat».
Les discussions sur les «zones noires» s'annoncent houleuses. Le maire de Charron, en Charente-Maritime, a affiché la couleur. Il ne signera pas l'ensemble des arrêtés interdisant l'accès à «150 ou 180» maisons de la localité promises à la démolition. «Je suis en désobéissance», a lancé Jean-François Faget samedi sur RTL. ««Comment voulez-vous que je signe un arrêté, et que j'aille le porter dans une maison où les gens sont là parce qu'il n'y a pas eu un centimètre d'eau, ou éventuellement, il y en a eu cinq et c'est parti au bout d'une heure. C'est absolument incohérent», a-t-il dénoncé. «Ces critères, je sais qu'ils sont négociables, puisque quand on constate dans les autres communes que des zones qui avaient été pressenties pour être noires ne le sont plus», a-t-il souligné.
La contestation s'organise aussi chez les habitants de Vendée et de Charente-Maritime. Des manifestations ont eu lieu, comme à Fouras. Certains sinistrés envisagent des plaintes contre l'Etat. Un habitant de l'Aiguillon-sur-mer a déposé plainte samedi, non contre l'Etat mais contre la municipalité de sa commune pour «mise en danger des habitants et des habitations» lors de la tempête. «Je pense à tous ceux qui ne sont plus là. Si on avait anticipé, il n'y aurait pas eu tous ces malheurs. On ne peut pas dire que ça n'arrive qu'aux autres», a confié James Gaillard, dont la maison ne figure par une «zone noire».
QUI PENSE DANS CE GOUVERNEMENT ?
QUI DIRIGE ?
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire