La commission économique de la nation se réunit mardi prochain. Les pensions du régime général du privé subissent le contrecoup de la faible inflation de 2009. Le minimum vieillesse progresse de 4,7 %.
L'évolution des prestations sociales ne sera d'aucun secours cette année pour la croissance, alors que la reprise paraît molle et fragile et que la consommation donne des signes de faiblesse. L'an dernier, elles avaient joué un rôle puissant d'amortisseur de crise, car elles avaient été fortement réévaluées pour tenir compte du pic d'inflation de 2008 (2,8 % en moyenne). Les allocations familiales, en particulier, avaient été augmentées de 3 % au 1 er janvier 2009. Cette fois, c'est l'inverse : l'inflation a été plus faible qu'attendu l'an dernier. Elle a même été quasi nulle (0,1 % en moyenne annuelle). Résultat : les prestations progressent très faiblement cette année. Les allocations familiales n'ont pas été augmentées du tout au 1 er janvier. Et les retraites de base du régime général du privé ne devraient être relevées que de 0,9 % au 1 er avril.
La commission économique de la nation se réunit mardi prochain. Elle devrait confirmer le niveau d'inflation observé en 2009 ainsi que la prévision pour 2010 figurant dans les textes budgétaires (1,2 % de hausse des prix). Comme la revalorisation des pensions de l'an dernier, au 1 er avril, avait été calculée sur la base d'une inflation attendue à 0,4 %, le gouvernement va retrancher 0,3 point de la hausse des prix prévue pour 2010. Cela conduit donc à un relèvement des pensions légèrement inférieur à 1 %. Une hausse de 1 % des pensions du régime général des salariés du privé représente 840 millions d'euros. Cette évolution modérée de la retraite de base se conjugue avec une revalorisation également limitée des retraites complémentaires Arrco-Agirc du privé (« Les Echos » d'hier).
Un coût global de 400 millions
Le gouvernement pourra néanmoins souligner qu'il continue de faire des gestes pour les plus petites retraites. Conformément aux engagements de Nicolas Sarkozy, le minimum vieillesse va augmenter de 4,7 % au 1 er avril, à 708,96 euros par mois contre 677,13 euros auparavant. Un décret paru en 2009 établit la progression de cette prestation, réservée aux personnes de plus de soixante-cinq ans disposant de faibles ressources (soixante ans en cas d'inaptitude au travail), jusqu'à avril 2012 : elle atteindra alors 777,16 euros par mois, ce qui correspondra à une hausse de 25 % sur la législature. La revalorisation est réservée aux personnes seules (les couples au minimum vieillesse ne sont pas concernés), soit environ 400.000 bénéficiaires. Le coût global représente environ 400 millions d'euros sur la législature. Ce qui pèse sur les comptes déjà dans le rouge du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance le minimum vieillesse. Le FSV devrait être déficitaire de 4,5 milliards d'euros en 2010, qui s'ajoutent au besoin de financement du régime général, supérieur à 10 milliards.
ETIENNE LEFEBVRE, Les Echos
mardi 16 mars 2010
Les retraites revalorisées de 0,9 % au 1 er avril
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