vendredi 28 novembre 2014
Le cadeau de Noël de la finance à François Hollande
C’est à la finance que François Hollande doit dire merci pour ce moment. La configuration des astres sur les marchés n’a jamais été aussi favorable depuis la crise de 2008. La France s’endette pour trois fois rien ; l’euro a chuté de 10 % en six mois ; à la veille de l’hiver, le pétrole est au plus bas depuis quatre ans. Trois facteurs sur lesquels la France n’a aucune prise et qui apparaissent, à première vue, comme autant de cadeaux tombés du ciel pour la majorité socialiste.
Une telle conjonction de bonnes nouvelles pourrait justifier, pour un gouvernement aussi insouciant qu’inconscient, de laisser filer les déficits, de s’endetter jusqu’à plus soif et de reporter aux calendes grecques les réformes douloureuses. Car puisque l’emprunt ne coûte plus rien, pourquoi ne pas vivre encore plus à crédit ? Un gouvernement sage et vertueux, au contraire, verrait dans ce répit inespéré l’occasion de procéder enfin, à l’abri de toute pression des marchés, aux réformes d’ampleur dont la France a besoin : fluidifier le marché du travail, alléger les fardeaux qui pèsent sur les entreprises, diminuer les dépenses publiques.
Or, tout pousse François Hollande à emprunter la première voie. Sa propension à se laisser porter par les événements, sa majorité si divisée, l’approche en 2015 de deux élections, les départementales et les régionales, qui s’annoncent catastrophiques pour le PS, se conjuguent pour l’inciter à se contenter de réformes cosmétiques. Mais de la même façon que les heureuses nouvelles sont survenues inopinément, une remontée des taux, de l’euro et du pétrole peut advenir sans crier gare. La France n’aura plus alors que ses yeux pour pleurer sur ce moment qu’elle n’aura pas su saisir. Et les Français régleront l’addition.
mercredi 26 novembre 2014
Le cerveau archaïque des politiques
Les politiques sont incapables de penser l’avenir. La structure mentale de leur cerveau les en empêche.
Écrire sur la politique est devenu vraiment trop éprouvant. Tant à gauche qu’à droite, les hommes politiques s’avèrent tous désespérément incapables d’inventer un avenir différent de ce à quoi ils ont été habitués depuis des décennies. Enfermés dans des structures mentales d’un autre âge, ils sont dans l’incapacité d’imaginer autre chose que ce qu’ils ont toujours connu : l’alternance désespérante soit de ronds de gauche, soit de carrés de droite, mais toujours enfermés dans la même grille qui a fait faillite.
L’indispensable reconfiguration des structures – politiques, institutionnelles, sociales, démocratiques ou numériques – est carrément hors de portée de leurs cerveaux formatés par des idéologies datant du XIXe siècle ou déformés par l’ENA. Ils sont en fait incapables de penser « en dehors de la boîte » – de leur petite boîte crânienne étriquée, verrouillée et impuissante à concevoir autre chose que l’existant et le répétitif. Et donc je ne vais même pas essayer d’expliquer avec des mots (ils ne comprendraient pas) mais avec des images qui disent plus que mille mots…
L’image du dessous, c’est ce qu’ils tolèrent à peine : une fois tous les cinq ans environ, lors de scrutins qu’ils redoutent comme la peste, ils ont un petit tressaillement existentiel : des élections s’annoncent, les lignes Maginot qu’ils ont construites risquent de bouger et ils ont une peur panique. Et puis les gens votent, les lignes traditionnelles se remettent en place. Ils poussent un grand ouf de soulagement : tout se stabilise à nouveau et ils peuvent continuer leur petit train-train habituel. Le vent du boulet électoral est passé. Ils sont assurés de leurs petits fours pendant au moins quatre ans.
Vous avez aussi une autre représentation de ce à quoi ils veulent bien se prêter : juste changer quelques têtes. Untel remplace untel, tu me remplaces ici et je te remplace là, on se tient tous par la barbichette et l’électeur n’y verra que du feu. On fait des remaniements ministériels qui ne sont qu’un jeu de chaises musicales, on donne l’illusion du changement et, hop, on peut continuer à danser en rond jusqu’aux prochaines élections, avant lesquelles on changera sans doute encore quelques têtes pour donner encore l’illusion d’un changement fort ! Et ils s’étonnent que les Français en aient carrément par-dessus la tête de ces petits jeux stériles.
Incapables de concevoir des structures dynamiques différentes
Ces « représentations mentales » qui font sauter les configurations classiques et exploser le cerveau comme les marrons chauds en hiver – paf ! – fonctionnent évidemment dans bien d’autres domaines que la politique. Celui du web en particulier. Je lisais ce matin un article passionnant d’Amaelle Guiton intitulé « L’Internet et le politique, en un (vieux) schéma » où sont présentés les trois schémas ci-dessous que je trouve tout simplement lumineux. Si nos politiciens pouvaient comprendre enfin la différence entre la configuration (A) dans laquelle ils sont mentalement enfermés, la (B) qui serait déjà un progrès, et surtout la (C), on aurait évidemment fait un immense bond en avant. Je vous laisse les regarder attentivement…
Et tenez, pour que ce soit encore plus clair, je vous recopie carrément ci-après ce qu’en dit Amaelle Guiton dans son article :
Ce schéma est de la main de l’ingénieur américain Paul Baran, qui a rejoint en 1959 la RAND Corporation, un think tank californien originellement créé à la fin des années quarante pour conseiller les forces armées américaines. Au sein de la RAND, Baran a travaillé à concevoir un système de communication capable de résister à une attaque nucléaire. Ces travaux ont donné lieu à la parution, en 1964, d’une série de rapports intitulée On Distributed Communications. Ce schéma est tiré du premier de la série Introduction to Distributed Communications Networks.
C’est à la fois clair, d’une absolue simplicité, et incroyablement évocateur. Ce que propose Baran – de manière très audacieuse pour l’époque – c’est une infrastructure de communication sans centre névralgique, sans « point unique de défaillance » (single point of failure), et dont le maillage assure la résilience : même si l’un des points du réseau disparaît, l’information continue à circuler entre les autres. Mais on peut aussi, évidemment, voir dans cette structure distribuée une « forme politique » – l’effacement des points d’entrée, des gatekeepers, au profit de liens égalitaires entre les nœuds du réseau.
Voilà, maintenant si vous écoutez des politiques parler à la radio ou à la télévision, demandez-vous quelle est la configuration exacte de leur cerveau (A), (B) ou (C) ! Et faites comme moi : éteignez le poste immédiatement. Ils n’en valent pas la peine.
Bonne conscience
Bonne conscience
Il manquait un titre au pape François : celui de champion… d'Europe, un titre laissé vacant par des dirigeants de l'UE ayant perdu la foi. Il l'a conquis haut la main et haut les ch'urs, hier, au Parlement de Strasbourg, devant des députés européens qui lui ont réservé une « standing ovation » après son discours. À se demander s'il n'y avait pas dans l'assistance une majorité d'hypocrites. À moins que les technocrates, bureaucrates et autres eurocrates aient voulu exprimer une forme de repentir après avoir été touchés par la grâce. Car c'est peu dire qu'ils ont été sérieusement sermonnés par le pape François.
En condamnant les gaspillages de notre société de consommation quand tant d'hommes meurent de faim, il a soulevé les applaudissements de ceux qui se montrent d'ordinaire si chiches dans l'octroi des aides alimentaires aux plus démunis. En évoquant le besoin d'aide et d'accueil des migrants pour qui la Méditerranée est devenue un grand cimetière, il a soulevé les bravos des mêmes qui se rejettent indignement le poids du « fardeau ».
Oui, le pape François a plaidé pour une Europe à visage humain et placé la dignité de l'homme au centre de tout. Il a porté sur cette Europe « vieillissante » et « fatiguée » l'autre regard d'un pape venu d'Argentine, imposant à son auditoire un effort de lucidité à l'heure de la mondialisation. L'Europe, tout en restant fidèle à ses racines chrétiennes et ses valeurs inaliénables, ne saurait rester « repliée » et « effrayée ».
A peine allusif sur les problèmes de société et les questions bioéthiques, le pape n'a pas abusivement prêché, si l'on peut dire, pour sa paroisse, mais a tenu un propos essentiellement politique, difficilement réfutable. Assez, en tout cas, pour entretenir une image de « pape de gauche » et pas trop pour préserver les fondamentaux de l'Église et le soutien d'une base plus conservatrice. On ne reprochera donc pas au pape François sa rapide apparition à Strasbourg. Ce serait bien si nos dirigeants y trouvaient matière à agir courageusement, et pas seulement à se donner bonne conscience.
mardi 25 novembre 2014
Miss Monde : "toutes des salopes”, sauf les musulmanes
Les concurrentes de nos concours peuvent aller se rhabiller. La seule, la vraie, la plus pure des Miss Monde vient d’être élue en Indonésie.
Elle est tunisienne et s’appelle Fatma Ben Guefrache. Par commodité, et dans le secret espoir de devenir intime avec elle, nous l’appellerons Fatma. Pour ce qu’on peut en voir (c’est-à-dire pas grand-chose) elle doit être jolie. Et c’est sans doute la raison pour laquelle Fatma vient d’être élue à Jakarta Miss Monde Muslimah (musulmane).
Comme les 17 autres finalistes, Fatma portait une robe très ample et très longue ne laissant apparaître que ses mains. Quant à sa tête, elle était enserrée dans un foulard. De quoi alimenter les fantasmes les plus pervers des mâles occidentaux ! Rien à voir avec les membres du jury indonésien, tous des islamologues distingués et protégés par leur foi contre les vulgaires appels de la chair.
Car les candidates n’étaient pas seulement jugées sur leurs formes (invisibles) ou sur la beauté de leur visage (en grande partie dissimulé). Il leur était demandé de réciter des versets du Coran et, chose plus difficile encore, d’exposer intelligemment leurs vues sur la modernité de l’Islam. Belles et cultivées, pures et pieuses.
Fatma a brillamment triomphé de cette épreuve. Et, fondant en larmes au moment d’être couronnée, elle a étalé ses connaissances en matière géopolitique et religieuse : « Puisse Allah le Tout Puissant libérer la Palestine. Puisse Allah libérer la Syrie » a-t-elle déclaré. Emue, elle a reçu son prix : une montre en or et un pèlerinage offert à la Mecque.
C’est ainsi qu’éclate au grand jour l’immense supériorité de Miss Muslimah sur nos Miss à nous. Des pétasses qui se trémoussent en bikini. Des poufs qui montrent à tous ce qui est normalement réservé à leur futur mari (elles n’en auront jamais, car qui voudrait épouser des traînées pareilles ?). Des salopes incultes dont on peut être certain qu’elles ne connaissent ni l’Epître aux Corinthiens, ni le Sermon sur la Montagne.
Savent-elles seulement où est la Palestine ? Où est Israël ? Ou est la Syrie ? Fatma sait tous les chemins qui mènent à la Mecque. Les nôtres de Miss, savent tout juste comment se rendre dans un palace de Deauville ou de Nice où elles feront profiter les riches spectateurs de leurs atouts corporels. Il leur reste quand même un espoir. Celui de rencontrer dans un de ces lieux où l’argent coule à flots un émir arabe qui leur fera découvrir la Mecque.
La France essaie d’arracher quelques jours de sursis à Bruxelles pour son budget
La négociation du budget 2015 avec Bruxelles tourne à la farce. La France aurait obtenu un nouveau sursis de 4 mois. Plus surréaliste encore, la Commission de Bruxelles aurait accepté d’attendre vendredi pour le lui annoncer.
Tout le monde, à Bruxelles, sait maintenant que notre projet de budget 2015 est complètement dépassé par les déficits et l’endettement. Surtout depuis que le Président a promis qu’il n’augmenterait pas les impôts. Comme Bercy n’a reçu aucune consigne pour réduire les dépenses, on va à nouveau déraper.
Normalement, la France devrait être mise sous tutelle comme l’avaient été, l’Espagne, la Grèce et l’Italie. Mais personne en Europe ne veut prendre ce risque d’humilier la deuxième puissance économique de la zone euro. Moralité, on fait semblant d’enregistrer les promesses de réformes égrenées par le couple Valls-Macron.
L’Allemagne et l’ensemble des pays de l’Europe du Nord ont fait sortir hier des études qui montrent clairement qu’avant la crise, la France et l’Allemagne étaient synchronisées, il y avait donc une coopération et une solidarité face aux marchés. Les mêmes études montrent qu’aujourd’hui, la France approche un endettement de 100 % du PIB. Nous sommes à 98% alors que les autres pays sont à 70%. Cela veut dire que la France n’est pas à l’abri d’un accident obligataire et que cet accident serait systémique.
Pour calmer les milieux financiers, la France a judicieusement fait filtrer une étude qui prône un gel des salaires et un assouplissement des 35 heures pendant les deux prochaines années. L’assouplissement des 35 heures, tout le monde est d’accord. En revanche pour le gel des salaires, on voit mal la France s’y engager. C’est la partie brute du salaire qu'il faut raboter, pas le pouvoir de dépenser ce que l’on touche. On risque d’asphyxier tout le système.
Fort d’appuyer ce type de réforme, Michel Sapin et Emmanuel Macron espèrent bien convaincre jeudi leurs homologues allemands qu'ils ont besoin d’une part importante du plan d’investissement de 300 milliards d’euros dont Junker parlera mercredi.
L’agenda est serré. La France a réussi à faire reporter le premier acte; on en aurait pris plein la tête. Mercredi, Junker sort le plan. Jeudi la France rencontre l’Allemagne pour lui promettre ce que les Allemands voudront bien croire. Vendredi, la Commission annoncera que la France a encore 4 mois pour se mettre en règle. 4 mois c’est loin. A l’Élysée comme à Matignon, on commence à dire que tout cela va mal se terminer. Selon les petits malins qui observent la vie politique, 4 mois c’est la durée que Manuel Valls aurait fixé afin de mettre un terme à sa mission.
Le printemps sera chaud et l’automne aussi. Sacré réchauffement climatique, en politique non plus il n’y a plus de saisons.
La réussite flamboyante du socialisme français
Enfin de bonnes nouvelles ! Le président socialiste, le gouvernement socialiste, le parlement socialiste, les régions, les départements et les villes majoritairement socialistes vont enfin pouvoir sabrer le champagne avec un sourire aux lèvres : quelques bons points viennent d’être engrangés et vont enfin relancer la machine économique française.
D’abord, il y a bien sûr l’augmentation, partout en Europe, de la vente de voitures. Si ce n’est pas un signe de reprise, ça, franchement, je ne sais pas ce que c’est ! À coup sûr, on va terminer l’année en beauté avec des ventes record. Il était temps, on se demandait un peu ce que le consommateur européen faisait de tout l’argent qu’il avait gagné récemment et on en venait même à soupçonner certains de le mettre bêtement de côté au lieu de le claquer rapidement, quitte d’ailleurs à prendre un petit crédit au passage (il n’est pas cher en ce moment, et tendrement conseillé par une BCE en mal d’inflation).
Et pardon que dites-vous là bas dans le fond ? La fronce ? Quoi ? Ah, pardon, la France ? C’est un beau pays, où tout va bien et où le gouvernement est content et ouvre cérémonieusement le champagne en gobant des petits fours en compagnie d’accortes jeunes femmes. Voilà voilà. Comment ça ? En matière de voitures ? Mais oui, il y en a aussi en France, elles roulent très bien tout va bien, et vous reprendrez bien un petit peu de saumon, non ? Quoi encore ? Les ventes de voitures en France ? Ah mais allez-vous nous enquiquiner encore longtemps avec ces détails ? Oui, bien sûr, il y a des petits soucis de ventes ici et là et apparemment, les consommateurs français refusent obstinément de renouveler le parc automobile. Que voulez-vous que je vous dise ? C’est bien fait pour lui, il a voté pour ça, et ça ne doit pas vous empêcher de goûter un de ces délicieux canapés aux truffes, n’est-ce pas !
Bon, ensuite, n’oublions pas que la délinquance recule. Et ça, c’est franchement une excellente nouvelle qui montre que tous les dispositifs courageusement mis en place par le pouvoir en place auront porté leurs fruits. Les malfrats se le tiennent pour dit. La poigne et la fermeté de Valls ont fini par payer. C’est tout.
Quoi encore ? Comment ça, statistiques tronçonnées ? Comment ça, ça augmente pourtant en PACA et dans le Nord-Pas-De-Calais ? On s’en fiche, puisqu’en moyenne, ça va mieux ! Oui, oui, je vous entends bien rouspéter sur le changement subit de mode de calcul, sur celui de l’organisme chargé des statistiques, et sur le fait que ce dernier ne serait pas tout à fait indépendant du ministère de l’Intérieur… Mais pourquoi chercher absolument des chiffres tristes là où ils sont joyeux et revigorants ? Quel rabat-joie vous faites-là !
Et puis surtout, à ronchonner ainsi, c’est un coup à louper l’information-clef, celle qui redonne du tonus et du peps, celle qui excite les neurones et vous colle une patate d’enfer pour les semaines à venir : la croissance française est revenue, mes petits amis, c’est vraiment supayr, non ?
Oui, le calcul de cette croissance intègre bien les dépenses publiques, c’est évident, et cela n’enlève rien au fait que la France évite ainsi (de justesse) une petite récession de derrière les fagots. C’est le principal. Certes, la croissance, jusqu’alors évaluée nulle lors du second trimestre, a été révisée à la baisse (-0.1%) par l’Insee, ce qui fait que d’avril à juin, comme au troisième trimestre 2013, l’économie française a connu un petit épisode récessif de rien du tout. Pas de quoi en faire un plat. Certes, cette jolie hausse du PIB français (0.3%, mes canaris, si c’est pas de la bonne grosse bombasse de croissance de folie, ça, hein !!!) s’explique avant tout par la persistance d’une solide dépenseconsommation des administrations publiques qui ont grimpé de 0,8% cet été. C’est-y pas merveilleux de savoir que, même en période d’austérité qui fouette, les administrations se dressent comme seul rempart à la récession et, redoublant d’efforts, dépensent à fond de train ce que les foyers ne peuvent plus faire ? Vous la sentez, la bonne reprise, la vigueur de la croissance et l’austère foutage de gueule ?
Alors oui, je sais, certains m’exhiberont (méchamment, j’en suis sûr) les chiffres du chômage de longue durée, qui sont de plus en plus mauvais. Gnagnagna, la crise a aggravé le phénomène de persistance dans le chômage, note l’Insee, gnagnagna, le nombre de chômeurs de longue durée s’est accru de 56% entre 2008 et 2013, gnagnagna et insérez un petit Hollande bashing. Moi, je dis stop. Ce n’est pas sa faute, à Flanflan la TulipeMonsieur François Hollande, le Président des Bisous. Bien sûr, la conjoncture n’a pas été tendre avec le petit bonhomme de Corrèze, et sa subtile stratégie, qui consiste à attendre la reprise comme d’autres Godot, montre des petits signes d’affaiblissement de la fonction tant on pourrait croire à une obstination malsaine à ne surtout rien faire de concret.
Mais c’est une stratégie qui en vaut largement une autre, excitée pour ne pas plus dire et pas plus faire, qu’un certain président avait tenté sans succès, hein, après tout. Et puis on exagère beaucoup le risque d’une très hypothétique montée du Front National, moi, je vous le dis. Même si, dans cette belle France socialiste qui carbure maintenant à la dette comme jamais auparavant, il y a, apparemment, de plus en plus de quartiers pauvres, que les faillites d’entreprises marqueront un record cette année, et dont la construction immobilière s’est totalement effondrée au point d’atteindre un point bas jamais atteint depuis les années 40, on ne m’empêchera pas de penser qu’augmente franchement le Bonheur Intérieur Brut, seule mesure vraiment efficace de la joie de vivre partagée par tous.
En cette année 2014 finissante, on peut déjà dresser deux constats assez clairs. Le premier, c’est que le socialisme officiel, estampillé « partageux », « Camp du Bien » et « Vu à la Télé », revenu en force après de longues années de désert, a provoqué autant de catastrophes économiques qu’en 1981, à la différence que la France d’alors pouvait encore se permettre un écart avec la réalité, sa dette n’étant pas préoccupante. Mais malgré cette évidence que les mêmes recettes aboutissent aux mêmes résultats, une proportion encore trop importante de Français continue de se voiler la face et réclame une version encore plus extrême de ce socialisme qui les conduit droit au gouffre.
Le second constat est que la précédente tendance, bien sarkozienne, qui a consisté à assommer le peuple d’impôts et de taxes a été conservée et même amplifiée dans des proportions insoupçonnables. Et la raison de ce matraquage inouï est simple : l’État est maintenant aux abois et n’a plus un rond : on ne s’étonne même plus d’apprendre que des profs sont payés en tickets restaurant, que l’armée vend son matériel pour pouvoir le relouer ensuite, que certaines retraites vont être sabrées, et que l’austérité (la fumeuse) touche maintenant l’équipement de police et gendarmerie.
En somme, l’État court dans une course sans fin (et sans freins) après le pognon, parce que les réformes nécessaires n’ont pas été faites, que celles qui sont lancées sont ridicules et coûteuses, que toutes demandent finalement ce temps qu’il n’a plus, et surtout parce que le pays est inapte à se réformer par le haut (ses dirigeants et ses « élites »). Et parce qu’il en est incapable, il devra donc se réformer par le bas. Et en général, ce genre de réforme ne se fait pas dans le calme.
Ce pays est foutu.
vendredi 21 novembre 2014
Affaire Jouyet : les "fourberies" de Fillon ; Sarkozy : "zemmourisé" pour gagner ? ; Manuel Valls : départ programmé ?
Mais aussi les précisions de l'auteur de "Sarko s'est tuer" sur l'affaire Fillon-Jouyet, Sarkozy à nouveau devant Juppé chez les sympathisants UMP, la menace Jean-Noël Guérini au PS, et, et, et... le sondage-alerte sur le droit de vote des étrangers. Y'a encore du matos dans la revue de presse des hebdos !
Un petit point sur l'affaire Fillon/Jouyet, pour commencer ? Quinze jours après l'explosion de la bombe, lâchée dans les bonnes feuilles de "Sarko s'est tuer" publiées le 6 novembre dans "L'Obs" (voir la RP du même jour), "Les Inrocks" ont eu la bonne idée d'aller interviewer Fabrice Lhomme, co-auteur du livre qui a mis le feu aux poudres. Et ? Hé bé, c'est en-dessous, té !
Qui a la bonne version de l'histoire ?
"Au début de "Sarko s'est tuer", lancent "Les Inrocks", vous relatez le déjeuner entre François Fillon et Jean-Pierre Jouyet où l'ancien Premier ministre aurait demandé au secrétaire général de l'Elysée de faire pression pour accélérer les procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy.
Le troisième homme présent, Antoine Gosset-Grainville, a contredit cette version et accrédite le démenti de Fillon. Quelle est la bonne version ?" —"Notre version s'appuie sur trois sources, explique Fabrice Lhomme. On rencontre Jouyet en tant qu'acteur d'une possible affaire de pression politique. Il nous confirme une information que on (sic) tient de la droite, confortée par une troisième source. Les participants se sont manifestement fait l'écho de son contenu à l'extérieur. François Fillon aurait demandé une intervention. Mais sans enregistrement, on ne peut rien certifier à 100 %. En revanche, on sait avec certitude que Jouyet est allé trouver François Hollande à la suite de ce déjeuner pour lui dire que Fillon avait demandé d'accélérer les procédures visant Sarkozy. (...) L'erreur dans cette histoire est de considérer Jouyet comme une source. Il est impliqué dans une histoire, on cherche à lui demander sa version. Je passe par le conseiller communication de l'Elysée et ensuite Jouyet nous rappelle. C'est notre premier entretien avec lui, probablement le dernier". Probablement, oui... Si considérer Jouyet comme une source était nul doute une erreur, il reste que le secrétaire général de l'Elysée a, apparemment, livré une info qu'il n'aurait pas dû donner. Avait-il le choix, en même temps, dans la mesure où il était "impliqué" et était, de fait, obligé de donner sa version ? C'est assez casse-tête, cette histoire...
Quand "Sarko s'est tuer" ressuscite Sarkozy
"A propos de Nicolas Sarkozy, vous soulignez sa "faculté proprement fascinante à creuser sa propre tombe". Ne venez-vous pas, ironie de l'histoire, de le déterrer et de le ressusciter en révélant l'affaire Fillon/Jouyet ?" demandent "Les Inrocks" à Fabrice Lhomme. —"Bien sûr, cette affaire renforce son côté victime, admet le journaliste. Si les faits se sont produits tels que les a relatés Jean-Pierre Jouyet, Sarkozy est victime d'une tentative d'instrumentalisation de la justice par François Fillon. Ce n'est pas contradictoire avec le livre. Nous expliquons qu'avec ce comportement, il s'est attiré beaucoup d'ennemis. L'affaire Fillon en est un cas emblématique". Convaincus par l'argument ? Ca fait peut-être un peu pirouette-cacahuète, là, non ?
Fillon "le fourbe"
Mais si on prenait l'affaire Jouyet par l'autre bout — le bout Fillon ? "Les fourberies de Fillon", c'est le titre de l'article — croquignolet — que "L'Obs" consacre au co-directeur de l'UMP... D'après le journal, qui l'a contacté, Nicolas Sarkozy "ne croit pas un mot des dénégations de son ancien Premier ministre. Depuis des mois, l'ancien député de la Sarthe se répand dans tout Paris en expliquant que Sarkozy sera rattrapé par les affaires et ne pourra pas être candidat en 2017..." "L'Obs" nous l'apprend également : l'ancien Premier ministre serait connu pour avoir des "méthodes pas toujours franches (...). "Tiens, regarde, voilà le fourbe". Invariablement, c'est ainsi que Jean-Louis Borloo ponctuait l'arrivée du chef de gouvernement de Nicolas Sarkozy, au conseil des ministres. (...) Jean-Pierre Raffarin n'est pas en reste. En 2003, lors des négociations sur la réforme des retraites, Fillon n'avait-il pas tenté de revenir subrepticement sur un engagement que Raffarin, alors Premier ministre, avait pourtant acté avec François Chérèque ? (...) l'avertissement de Jacques Chirac — qui n'a jamais aimé Fillon — lui est alors revenu en mémoire. "Méfie-toi, Jean-Pierre, lui avait dit Chirac. Dans un troupeau, il y a toujours une mauvaise bête, celle qui marche de travers. Eh, bien, Fillon, c'est la mauvaise bête"". Rhabillé pour l'hiver, le Fillon...
Le déjeuner a eu lieu la semaine où se décidait le paiement des pénalités par l'UMP
Histoire de semer un peu plus le doute, dans un article parallèle et complémentaire du premier, intitulé "La folle semaine qui a placé Sarkozy dans le viseur", "L'Obs" souligne une étrange coïncidence...
"Certes, note le journal, le déjeuner (de François Fillon) avec Jean-Pierre Jouyet, le mardi 24 (juin 2014), n'a aucune place dans la chronologie judiciaire officielle. Mais c'est bien cette semaine-là que s'est nouée l'intrigue (sur le paiement des pénalités par l'UMP)". Aha ? Mais encore... ? La date limite de dépôt des comptes, explique "L'Obs", était fixée au 30 juin. "Dès le 20 juin, soit la semaine précédant le fameux déjeuner, une réunion rassemble le préfet Philippe Gustin, directeur général de l'UMP, les deux commissaires aux comptes, ainsi que Gilles Boyer, qui représente Alain Juppé, Nathalie Etzenbach, représentante de François Fillon, et l'avocat historique de l'UMP, Philippe Blanchetier. Décision sera bien prise d'inscrire la pénalité en "charges"".
"Tu veux taper Sarkozy. Pas moi"
"Mais ce jour-là, poursuit "L'Obs", un autre débat resurgit : ce paiement par le parti constitue-t-il un abus de confiance ? N'était-ce pas au candidat de payer lui-même ?" Dans le papier consacré aux "fourberies de Fillon", l'hebdo détaille les positions respectives de Fillon, Juppé et Raffarin sur la question. "Faut-il ou non demander à l'ancien président de rembourser le parti ? Fillon le réclame. Pas question pour Raffarin qui rappelle que l'UMP dirigée par Sarkozy avait donné un sacré coup de main à Chirac en remboursant la mairie de Paris. Après avoir hésité, Juppé se range à l'avis de Raffarin. Et face à François Fillon qui insiste, le maire de Bordeaux lui lance alors : "Tu veux taper Sarkozy. Pas moi". Encore ce mot "taper" ?! La phrase attribuée à Fillon lors du déjeuner avec Jouyet, c'était pas : ""Mais tapez vite, tapez vite ! Jean-Pierre, tu as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir" (voir la RP du 6 novembre) ? On a beau dire, ça en fait des coïncidences...
François Fillon a-t-il omis de déclarer certains revenus ?
Comme si cela ne suffisait pas, "L'Obs" nous livre une drôle d'info "en exclusivité". "François Fillon a-t-il omis de déclarer certains revenus à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique ?, s'interroge l'hebdo. Dans sa déclaration d'intérêts, l'ancien Premier ministre se présente comme "conseil", profession qu'il exerce par le biais de sa société, 2F Conseil, créée le 7 juin 2012. L'étrangeté est qu'il a déclaré seulement les salaires reçus de sa société entre mi-2012 et fin 2013, soit 220 000 euros, et pas les bénéfices, soit 123 107 euros qui, selon nos informations, ont pourtant bien été virés sur son compte courant durant l'année 2014. Son entourage affirme que "bénéfices et salaires ne s'ajoutent pas, ils se recouvrent"". 1 partout, la balle au centre ?
Abrogation de la loi Taubira : Nicolas Sarkozy zemmourisé ?
Et puisqu'il était question à l'instant de l'ancien président, Matthieu Croissandeau s'insurge dans "L'Obs" contre la promesse donnée par Nicolas Sarkozy d'abroger la loi Taubira. "Après avoir tergiversé un temps, le candidat à la présidence de l'UMP a donc opté pour un grand n'importe quoi juridique et sociétal. Car on voit mal comment cohabiteraient demain des couples d'homosexuels mariés et des couples empêchés de se marier, voire des couples "démariés" — qui sait ? — par une nouvelle loi... (...) Nicolas Sarkozy, qui se targuait autrefois de vouloir débloquer la France, s'est fermement arrimé aux franges les plus conservatrices et les plus réactionnaires de son électorat. Victime consentante de la "zemmourisation" des esprits qui veut faire croire aux Français que c'était mieux avant, faute de pouvoir les convaincre que ça ira mieux demain. Abroger la loi Taubira, en voilà tout un programme ! Depuis qu'il est redescendu dans l'arène, Sarkozy n'a rien trouvé de plus innovant... C'est à se demander ce qu'il a fait pendant deux ans".
Sarkozy l'inconstant
Vous allez dire que c'est un avis "de gauche"... Dans "Le Point", qui rappelle en trois dates et trois citations des plus parlantes "les variations de Sarkozy sur le mariage gay", Franz-Olivier Giesbert n'est pas moins acide... "Nicolas Sarkozy, écrit-il, n'a pas tiré les leçons du passé, il fait toujours du Sarkozy et court en tous sens, ventre à terre, derrière l'électeur. (...) alors que l'ancien président est bien placé pour succéder à M. Copé à la tête de l'UMP, il faut encore qu'il se hausse du col, quitte à se déjuger, entre deux contorsions. Cette inconstance qui donne le tournis est sans doute la principale faiblesse de M. Sarkozy face à ses principaux adversaires pour l'élection présidentielle de 2017 (...). Le discours à géométrie variable de l'ancien président ne semble plus adapté à un pays qui croit de moins en moins, et pour cause, à ce que les politiciens lui racontent : cette foire aux annonces fait vieillot. D'où le ratage de son retour en scène".
Pourquoi Nicolas Sarkozy durcit le ton
"Pourquoi prendre le risque de durcir le ton sur l'immigration, de s'exprimer devant les militants de Sens commun, opposés au mariage pour tous ? Et, au passage, commettre l'erreur de leur concéder le mot "abroger" ? Pour trois raisons, explique "Challenges". La première est une question de plaisir. Un dirigeant de l'UMP raconte : "Cela l'éclate, le côté rock star, avec une salle qui réagit (...)". La deuxième est une question d'honneur, d'ego. Avant de se lancer dans la bataille, il avait fixé comme objectif de dépasser les 80 %. S'il fait moins, ce serait une énorme déconvenue (...). La troisième est une question d'efficacité.
L'ancien président veut avoir les mains libres pour organiser le nouveau parti, et ce sera plus difficile de rabrouer les opposants si son score est inférieur à 70 %".
Sarkozy s'est piéger — dixit Morano et NKM
Cette promesse d'"abrogation" faite aux anti-mariage pour tous est-elle vraiment efficace ? Dans la rubrique "En toute indiscrétion" qu'il tient dans "Challenges", Nicolas Domenach livre cette information : "Dixit Nadine Morano, Nicolas Sarkozy, en se ralliant à l'abrogation de la loi Taubira sur le mariage pour tous, est "tombé dans un piège" tendu par un "sous-courant extrémiste de l'UMP". Selon elle, "cette question relève de la plateforme présidentielle, et non du programme du président du parti". Un point de vue partagé par Nathalie Kosciusko-Morizet". Et qui accrédite la thèse défendue par Fabrice Lhomme et Gérard Davet dans "Sarkozy s'est tuer"...
Sarkozy re-devant Juppé auprès des sympathisants UMP
Piégé ou pas, Nicolas Sarkozy, en appuyant sur la pédale de droite, a en tout cas repris l'avantage sur Alain Juppé auprès des sympathisants UMP... D'après le baromètre Ipsos-"Le Point", il recueille 83 % de bonnes opinions contre 76 % pour le maire de Bordeaux. Ce dernier reste la personnalité politique préférée des Français, "avec une remarquable stabilité à 54 % d'opinions favorables, note "Le Point". Si l'on s'en tient aux présidentiables, le maire de Bordeaux devance François Bayrou de 13 points, Nicolas Sarkozy de 17 points et François Fillon de 20 points". "Alain Juppé pourra-t-il tenir loin devant et au-dessus jusqu'en 2017 ?, s'interroge Franz-Olivier Giesbert dans son édito. (...) Sa popularité nouvelle est désormais le principal handicap de M. Juppé. Il y en a de pire..."
"Ce que Valls a dit à Bayrou"
Mais que traficotent donc Manuel Valls et François Bayrou ?, nous interrogions-nous la semaine dernière (voir la RP du 13 novembre). Grâce au "Point", on sait en tout cas "ce que Valls a dit à Bayrou" lors de leur mystérieuse entrevue. "François Bayrou, qui a longuement reçu Manuel Valls à Pau, le 6 novembre, estime que le Premier ministre prépare déjà son départ à Matignon, indique le mag. Pour le remplacer, le leader du MoDem parie que François Hollande nommera Martine Aubry comme chef du gouvernement."Valls pense que le PS va disparaître. Il veut incarner la social-démocratie. Il vise 2022", croit savoir le maire de Pau". En voilà du nouveau... (?!)
Valls : départ au printemps ?
Hasard ? Curieuse coïncidence, en tout cas : d'après "L'Obs", "le chef du gouvernement commence à prendre ses dispositions en prévision d'une année 2015 très éprouvante pour sa majorité. Aux élections départementales du mois de mars, qui s'annoncent comme une bérézina s'ajoute désormais la perspective d'un congrès national du Parti socialiste du 5 au 7 juin. (...) Si bien que le Premier ministre réfléchit à son départ de Matignon au lendemain des départementales... Et avant les régionales de novembre 2015, elles aussi très périlleuses. Il aurait informé François Hollande de cette hypothèse". Ah, ben, si François est prévenu...
Martine Aubry à Matignon ? Pas gagné
Quid de son remplacement ? Si François Bayrou parie sur Martine Aubry, les affaires semblent assez mal engagées, en fait, pour la maire de Lille. En découvrant les résultats du dernier baromètre Ifop-"Paris-Match", raconte Nicolas Domenach dans "Challenges", les proches du Premier ministre ont fait les "yeux ronds : "Manuel écrabouille Martine Aubry, qui prétend lui succéder à Matignon, mais avec un rapport de 65 à 34 en faveur de Valls chez les sympathisants PS, elle peut toujours s'accrocher"".
PS : le problème Guérini
Et puisque nous parlions de l'échéance des départementales de mars 2015, il semble qu'à Marseille, le PS n'en ait pas fini avec Jean-Michel Guérini... Comme le rappelle "Le Point", "le boss absolu de la gauche provençale", dont Renaud Muselier s'amuse à dire qu'"il a quand même tout le Code pénal sur la tête !", a réussi à "humilier ses anciens amis socialistes aux dernières sénatoriales. En septembre, il s'est fait élire à la Chambre haute avec deux comparses de sa liste". Pour le "contrer", indique le mag, "le PS n'a (...) qu'un moyen à court terme, présenter des candidats partout aux cantonales. "Et nous aurons un autre candidat que lui à la présidence du conseil général", nous révèle Jean-Christophe Cambadélis. Même si, pour l'heure, personne n'est désigné. "Ils finiront par soutenir Guérini parce que c'est le seul qui peut gagner", estime de son côté (le maire UMP de Marseille Jean-Claude) Gaudin". Ah oui ?
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