TOUT EST DIT

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lundi 28 juillet 2014

La nécessaire libération fiscale

La pudeur et la liberté Comme souvent, la nouvelle a été reprise par les journaux français durant l'été 2012 en un choeur qui relevait pratiquement de la campagne de presse: les seins nus sur les plages n'étaient plus à la mode. Il fallait entendre qu'ils ne l'étaient plus en France car aucun journaliste, et pour cause, ne se serait aventuré à décréter la fin du topless en Espagne ou en Croatie.
La pratique des seins nus ou de la nudité complète n'a guère reculé en effet dans ces deux pays pourtant peuplés, durant l'été, de millions de Français. C'est à croire qu'après avoir lu et répété partout que les seins nus étaient devenus ringards chez nous, les estivantes subissaient une lobotomie en passant la frontière.
Et puis soudain, l'année suivante, l'intimidation au nom de la mode n'ayant pas suffi, les magazines ont multiplié les dossiers spéciaux sur les UV et le cancer de la peau. Là encore, on n'a observé aucun changement sur les plages espagnoles. En revanche à Cannes, Nice ou Sète, les femmes ont commencé à cacher leurs seins . Mais était-ce vraiment par crainte de la ringardise et par peur des coups de soleil? Il y a probablement une explication complémentaire. En France, depuis le Tartuffe de Molière, quand on invite les femmes à cacher ces seins qu'on «ne saurait voir», c'est pour des raisons morales et religieuses. Or qui pourrait avoir intérêt, parmi ceux qui croient en Dieu, à convaincre les femmes que leur poitrine est indécente? Les jeunesses catholiques? Les scouts de France? Et surtout comment y parvient-on à Cannes, alors qu'à Barcelone elles se moquent des UV?
Dommage que nous n'ayons ni le temps ni la liberté de mener à bien cette enquête intéressante qui devrait nécessairement se pencher sur les raisons de la fermeture des piscines municipales dans la périphérie parisienne. Nous nous contenterons d'inciter le lecteur à comparer la conduite de la jeunesse masculine le long des plages de la Méditerranée, de Nice à Alicante. Observe t-on, entre les jeunes hommes de ces deux rivages, des différences de comportement à l'égard des femmes? Y aurait-il, (pure supposition), intimidation dans un cas et indifférence dans l'autre? Ce n'est pas impossible.
Lorsqu'une jeune bruxelloise, étudiante dans une école de cinéma, subit trente assauts verbaux «culturellement connotés» pour avoir osé porter la jupe dans un quartier populaire de sa ville natale, ou lorsque certains pays qui présentent, à grands frais, nos œuvres dans leurs musées , en refusent un tiers pour nudité «inappropriée», on se rend compte que les névroses en matière de seins nus ont une histoire et qu'elle n'est pas la nôtre. Nos artistes ont peint trop de baigneuses depuis le XVIème siècle pour que nous nous laissions intimider par une redéfinition de l'indécence conjuguée à de nouveaux interdits alimentaires.

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