jeudi 19 juin 2014
L’énergique… durable
L’énergique… durable
On n'enlèvera pas à Ségolène Royal cette qualité : c'est une énergique… durable. Et une battante… renouvelable. Faut-il s'étonner, dès lors, et compte tenu de ces prédispositions, qu'elle ait été nommée au ministère de l'Écologie dans le gouvernement de Manuel Valls ? Après une série d'épreuves douloureuses, Ségolène Royal, bénéficiant de la liberté d'action retrouvée du père de ses enfants, a obtenu une forme de réhabilitation qu'elle ne veut attribuer qu'à ses compétences. Et, après tout, elle n'a pas forcément tort. Qui d'autre, mieux qu'elle, pouvait occuper un poste qui a connu quatre titulaires depuis l'élection de François Hollande ?
Alors que les écolos n'ont pensé qu'à faire de la politique au gouvernement, Ségolène Royal n'a fait que de l'écologie pour revenir en politique. Après la rebuffade très calculée infligée par Cécile Duflot au Premier ministre Manuel Valls, la « Dame du Poitou » était la seule à pouvoir entretenir cette flamme verte un peu vacillante chez le président. Et elle seule bénéficie chez les écologistes d'un préjugé plutôt favorable lié à la sincérité de sa fibre environnementaliste.
Voilà pourquoi son volontarisme a pu compenser hier, la relative timidité de son projet de loi sur la transition énergétique. Il y a certes un peu d'emphase dans les mots quand François Hollande vante « un des textes les plus importants du quinquennat », accouché dans la douleur. Mais il y a du réalisme dans les propositions de Ségolène Royal qui a finalement choisi la synthèse.
De toutes façons, la période s'accommoderait mal d'une écologie punitive compensant par des taxes le manque de moyens de l'État. Même si nous devons réduire notre facture énergétique, l'adhésion des citoyens à une politique vertueuse doit se faire par des aides telles que certaines sont envisagées. En refusant le bras de fer avec le lobby du nucléaire, la ministre a également écarté la logique du tout ou rien. Et puis l'on ajoutera que l'exemplarité française ne servirait à rien sans une politique européenne harmonisée. Car nous respirons aussi l'air des autres.
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