lundi 21 avril 2014
Encore plus d’Europe ou… « le chaos et la guerre » !
Encore plus d’Europe ou… « le chaos et la guerre » !
C’est là leur éternelle rengaine. Ils l’ont déjà entonnée à l’occasion des référendums sur le traité de Maastricht et sur la Constitution de l’Union. Ils nous la ressortent systématiquement à l’approche des élections européennes et chaque fois qu’ils sentent monter la colère des habitants du Vieux Continent contre leur usine à gaz. Aussi, mercredi, les euro-fanatiques de tous poils sont-ils revenus à la charge pour promettre aux Européens « le chaos et la guerre » s’ils se laissaient séduire par les appels populistes et eurosceptiques en juin.
Le nationalisme, c’est l’ennemi
Prononçant son dernier discours devant le Parlement européen à l’occasion d’un débat consacré aux leçons à tirer de… la Première Guerre mondiale, Joseph Daul, qui dirige depuis 2007 le groupe du PPE, a ainsi mis en garde tous ceux qui refusent que leur vie soit régentée par les technocrates bruxellois. Se disant « convaincu que si l’Europe succombe aux sirènes populistes et eurosceptiques, ce sera un retour vers le chaos et la guerre », le Français a expliqué qu’un arrêt de l’intégration équivaudrait à un recul, avant d’ajouter de façon totalement stupide et anachronique : « En 1914, cette même approche des grandes puissances nous a conduits à la catastrophe » !
Il a bien sûr immédiatement reçu l’appui de tous les partisans de leur Europe, dont le chef de file des socialistes, l’Autrichien Hannes Swoboda, qui y est allé de son petit couplet sur l’Europe « vulnérable aux attaques des nationalistes si elle s’en tient à une coopération entre Etats » et a expliqué que « le nationalisme nous coûtera la paix sociale, la prospérité et la confiance internationale ». « Nous voulons laisser derrière nous le populisme et le nationalisme », s’est exclamé de son côté le président des élus libéraux, le Belge Guy Verhofstadt, ajoutant que« c’est pour cela que les prochaines échéances seront importantes ».
Nouvelle URSS
Mais le meilleur aura sans doute été Cohn-Bendit. Dany le Rouge, qui voulait détruire le système en 68 et en vit depuis 50 ans, s’est en effet lancé dans une tirade sur le thème « Le nationalisme, c’est l’égoïsme », avant de conclure : « Ayez plus le sens de l’intérêt commun européen, ne vous battez pas pour défendre des intérêts nationaux ! »
« Ne vous battez pas pour défendre des intérêts nationaux » : le plus bel encouragement à sanctionner électoralement ces gens qui rêvent de dissoudre les nations et les peuples européens dans ce que Vladimir Boukovsky appelait très justement une « nouvelle URSS » (1). En effet, écrivait le célèbre dissident, « j’ai vu avec horreur renaître le Léviathan que l’on croyait mort et enterré. (…) Une nouvelle Union hégémonique tente de voir le jour sur le continent européen. Comme son prédécesseur soviétique, elle affiche de vertueux principes de liberté, de progrès, de droits de l’homme. Et comme son prédécesseur soviétique, elle emploie les mêmes arguments spécieux pour assurer sa pérennité et discréditer toute critique ».
(1) L’Union européenne, une nouvelle URSS ? par Vladimir Boukovsky, aux éditions du Rocher.
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