lundi 17 mars 2014
Hidalgo : la mandature du matraquage fiscal
Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris, a annoncé à plusieurs reprises que, si elle était élue, elle n’augmenterait pas les impôts des Parisiens lors de la prochaine mandature 2014-2020. Or, à l’exemple de François Hollande, dont elle est la digne représentante dans la capitale, c’est un véritable coup de massue fiscal qu’elle infligerait aux Parisiens.
Depuis treize ans qu’elle dirige la Ville avec Bertrand Delanoë, dont elle est la fidèle première adjointe, les prélèvements fiscaux ont augmenté de 94 % avec un record pour la taxe foncière (+ 242 %), les droits de stationnement (+ 239 %) et même l’impôt sur les spectacles (+205 %) !
La fiscalité des Parisiens était toujours restée modérée afin de leur éviter la double peine : un coût de la vie plus élevé qu’ailleurs qu’aurait accompagné une pression fiscale très élevée. Malheureusement, nous y sommes aujourd’hui avec ce véritable choc fiscal auquel les ménages et les entreprises ont été soumis depuis 2009, ajouté à un doublement du prix des logements en dix ans. Pris entre le marteau fiscal et l’enclume inflationniste, les contribuables parisiens subissent une forte amputation de leur pouvoir d’achat, sans compter les quelques dizaines de milliers d’entre eux devenus en 2013 imposables sur le revenu “grâce” à la politique nationale. Ce sont les Parisiens les plus fragiles qui ont été frappés ; ceux qui, précisément, faisaient plutôt confiance à la gauche qui les a trahis au niveau local comme au niveau national.
Mme Hidalgo porte une lourde responsabilité dans ces augmentations massives : directe sur les impôts locaux en ayant voté ces nouveaux prélèvements ; indirecte sur les impôts nationaux en ayant soutenu systématiquement François Hollande et son gouvernement. Ses tentatives maladroites pour s’exonérer de ses responsabilités démontrent d’ailleurs le peu de courage à assumer ses décisions et ses convictions, ce qui augure mal de son action future à la tête de Paris.
Le financement de son programme de mandature fait en effet froid dans le dos tant il accumule imprécisions et contre-vérités. Comment une responsable politique qui a laissé “filer” les dépenses de fonctionnement pendant treize ans (+ 62 %) serait-elle capable de freiner puis de réduire les dépenses publiques pour enfin amorcer à Paris une décrue fiscale ?
Mme Hidalgo serait-elle subitement devenue Janus : ultra-dépensière pendant treize ans ; ultrarigoureuse durant les six prochaines années ? Pourrait-on croire à la métamorphose de la cigale en fourmi ?
Tout indique au contraire une véritable fuite en avant.
— Les charges de personnel continueront en effet de croître sous l’effet automatique du glissement vieillesse technicité, sauf à envisager une réduction des effectifs de la Ville, ce que Mme Hidalgo n’envisage pas un instant. Au contraire, il faudra bien gérer les nombreux nouveaux équipements annoncés et donc augmenter les effectifs.
— La candidate socialiste fonde ses espoirs sur des recettes nouvelles qui seraient tirées de la vente du patrimoine immobilier de la Ville ; des produits d’exploitation ou du maintien des recettes actuelles des droits de mutation (un milliard d’euros). Recettes aussi imprécises qu’illusoires…
— Les dotations et participations, notamment celles de l’État, seront amenées à baisser dans les prochaines années. Elles représentent pourtant actuellement près de 24 % des ressources de la Ville. Comment fera Mme Hidalgo pour compenser ces baisses programmées ? Mystère…
— Enfin la création de la future métropole du Grand Paris va se traduire par une augmentation massive des impôts pour les entreprises parisiennes (+35 % pour la cotisation foncière) et pour les ménages (+ 19 % pour la taxe d’habitation).
Le résultat est donc parfaitement prévisible : soit Mme Hidalgo tient ses promesses d’investissement et elle devra augmenter la dette et ou les impôts, trahissant ainsi son engagement de campagne ; soit elle devra renoncer aux nouveaux équipements prévus et aura trompé les Parisiens.
Ceux-ci doivent bien réfléchir, car cette quadrature du cercle demeure imparable.
Jérôme Dubus est conseiller de Paris et secrétaire national de l’UMP en charge de la croissance.
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