"La justice passera et je dois faire en sorte qu'elle puisse être incontestable parce qu'elle ne peut pas être contestée". Voici ce qu'a déclaré le chef de l'Etat samedi aux côtés de Matteo Renzi, le nouveau président du Conseil italien, s'exprimant pour la première fois publiquement sur l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy, lors d'un point de presse commun à l'Elysée.
Des écoutes décidées "par la justice seule"
François Hollande doit recevoir la semaine prochaine, à sa demande, le bâtonnier de Paris, qui proteste contre les écoutes de Nicolas Sarkozy et l'interception, par ricochet, de conversations avec son avocat, Me Thierry Herzog. Il recevra également le président de l'Union syndicale de la magistrature (USM), majoritaire, qui soutient les magistrats instructeurs dans cette affaire.
François Hollande a souligné samedi que les écoutes incriminées avaient été décidées "par la justice, et par la justice seule". Il a toutefois éludé les questions sur la date à laquelle il avait pris connaissance de ces écoutes, sur sa connaissance de leur contenu ou sur le renouvellement de sa confiance à la ministre de la Justice Christiane Taubira.
L'indépendance de la justice, un "principe fondamental"
Informée le 26 février par le parquet général de l'existence d'écoutes visant l'ancien président, celle-ci avait d'abord assuré lundi qu'elle en avait appris l'existence le 7 mars dans la presse, avant d'être corrigée le lendemain par le Premier ministre en personne, qui avait alors assuré être au courant des écoutes mais pas de leur contenu.
"Ma responsabilité, comme chef de l'Etat, c'est d'assurer l'indépendance de la justice", un "principe fondamental", a souligné François Hollande, rappelant que cette indépendance était "fondée sur trois principes".
La séparation des pouvoirs
Le premier est "la séparation des pouvoirs, c'est-à-dire le fait que l'exécutif n'intervienne pas sur le judiciaire", a-t-il dit assurant qu'il "y veill(ait) tout particulièrement" avec un "changement des pratiques".
Le respect des droits de la défense
"Le second principe, c'est le respect des droits de la défense", a-t-il poursuivi, rappelant qu'il recevra la semaine prochaine "les avocats qui, à un moment, ont pu s'interroger sur des écoutes qui ont été décidées par la justice et par la justice seule".
La présomption d'innocence
"Et le troisième principe, c'est la présomption d'innocence", a-t-il dit, notant qu'il y avait "des affaires, des noms qui sont cités, des procédures qui sont en cours" mais qu'il ne lui "appart(enait) pas de les qualifier".
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire