mardi 28 janvier 2014
“Dies Irae”
“Dies Irae”
Ne rien lâcher. Obtenir la « coagulation ». Rassembler tous ceux que révolte cette politique qui, dans le régime présidentiel de la Ve, porte un visage : le visage de François Hollande.
Si tous les mécontents de Hollande n’étaient pas au rendez-vous – en ce cas, on aurait compté une participation en millions ! – la diversité, elle, l’était bien. La presse a voulu réduire « Jour de Colère » à une manifestation de « l’extrême droite ». C’est aller bien vite dans l’amalgame. Comment mettre dans le même sac les Blacks et Beurs de fin de cortège, avec quenelles et ananas, et les défenseurs de la famille traditionnelle, quelques jeunes prêts à en découdre et tous ces braves gens – employés et entrepreneurs – victimes du chômage et de la crise, les « Catholiques en colère » de Civitas et les très convenables piliers des paroisses du VIIe arrondissement venus en voisins sur la place Vauban ?
Oui, la colère est grande, c’est la France qui gronde ! Si montrer l’exaspération de tous ces dissemblables oblige à se retrouver sur un plus petit dénominateur commun, au moins la preuve a été faite que l’on peut faire voisiner des groupes et des intérêts aussi différents dans ce qui pourrait s’appeler – toute référence à un parti existant mise à part – un « front national ».
« On » peut faire voisiner : le pronom est choisi à dessein. L’anonymat choisi par les organisateurs a certainement nui à la participation, en même temps qu’il était indispensable pour obtenir tous ces voisinages improbables autour d’un même mot d’ordre : « Hollande dégage ! » C’est le prix, toujours, de l’ostracisation d’une partie des Français, celle-là même qui a pesé sur les mobilisations de l’an dernier contre le « mariage pour tous ».
Certains voudraient voir dans « Jour de Colère » une initiative dirigée en sous-main par le Front national. Celui-ci avait pourtant fait savoir jeudi, par la voix de Nicolas Bay, secrétaire général adjoint aux fédérations : « Il n’y a pas d’appel à manifester, ni national ni local. Même si on peut apprécier le mot d’ordre, on préfère au FN transformer la colère lors des échéances électorales », a-t-il déclaré à l’AFP. Les appels à rejoindre le rassemblement parisien relayés par le site internet de la fédération du Vaucluse en ont été retirés et l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen, député du Vaucluse, a annoncé qu’elle ne serait ni présente ni représentée. « D’une manifestation très unitaire, on se retrouve avec des mouvements un peu curieux, avec les amis de Dieudonné, etc. », a justifié son entourage.
En l’occurrence, ces « mouvements un peu curieux », profitant de l’ouverture à tous les groupes quels qu’ils soient, ont fini par servir le pouvoir en place en facilitant les amalgames médiatiques.
Et si nombre de manifestants ont répondu aux médias en souhaitant l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir, d’autres disaient attendre le retour de Sarkozy…
L’annonce-surprise faite en fin de manifestation – les organisateurs avaient demandé à chacun de rester pour ne pas la rater – laisse songeur. S’appuyant sur l’article 68 de la Constitution, il a été demandé que le Parlement se constitue en Haute Cour de justice pour engager la procédure de destitution du président de la République pour « manquement grave » à l’exercice de ses fonctions.
Béatrice Bourges entend même observer un « jeûne complet » au pied du « Mur de la Liberté » sur le Champ de Mars à Paris jusqu’à ce que la procédure soit ouverte. Il n’est pas certain que l’Assemblée et le Sénat, sous domination absolue de la gauche, se laissent émouvoir…
D’autant qu’ils sont coresponsables, avec Hollande et sous cette autre domination qui pèse sur la « droite » comme sur la gauche, celle de l’Union européenne, de la politique qui provoque la juste colère des Français.
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