samedi 21 décembre 2013
L’ennui du mort-vivant
L’ennui du mort-vivant
Noël à Matignon. Pâques à la maison ? Jean-Marc Ayrault, usé jusqu’à la corde, a répété hier soir qu’il bénéficie toujours de la confiance du président de la République. Ce genre de propos fera mourir de rire le moindre fan de foot : quand un entraîneur affirme que son président croit encore en lui, il est rapidement viré.
Malgré deux recadrages sur la fiscalité et le rapport sur l’intégration, Ayrault restera à Matignon. Sa capacité à avaler les boas explique son maintien. Taclé par le président de la République, ignoré ou bousculé par ses ministres, il s’accroche. Ses sondages apocalyptiques ne le dérangent pas. Les Français ne l’aiment pas ? Et alors ? Il est là pour imposer une politique impopulaire. Après tout, on n’a jamais demandé à un purgatif d’être agréable à avaler.
Le Premier ministre donne même l’impression d’être fier de son statut de fusible qui ne saute pas, même quand tout le tableau électrique est en feu. Hier soir, Jean-Marc Ayrault a énuméré ses travaux, notamment sa réforme fiscale. Tant pis si les prélèvements doivent augmenter l’an prochain. « J’assume » a-t-il répondu. Même certitude à propos des relations tendues avec ses ministres : « Je n’ai jamais douté du soutien du président ». Tout est dit.
Histoire de prouver sa fidélité, le chef du gouvernement a même assuré qu’il croyait dans l’inversion de la courbe du chômage. Un tel dévouement lui vaudra un sursis supplémentaire.
Avec Jean-Marc Ayrault, hier soir, TF1 avait programmé l’ennui du mort-vivant. Cette interview est d’autant plus étonnante que, comme le veut la tradition, le chef de l’État s’adressera aux Français le 31 décembre. Il y avait donc urgence à lancer une contre-offensive pour faire taire les mal-pensants, quitte à provoquer une overdose chez le téléspectateur.
L’autre indigestion, encore plus douloureuse, est annoncée au 1er janvier avec la hausse de la TVA. En attendant le grand soir fiscal mitonné par Matignon, les contribuables n’ont aucune raison de se réjouir. 2014 sera une année difficile, avec ou sans Jean-Marc Ayrault, bien carré sur sa dunette alors que l’iceberg électoral se rapproche.
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