jeudi 28 novembre 2013
Chassez le client…
Chassez le client…
La prostitution est un débat qui passionne, au moins, la classe politique. Alors que la France était encore en ruines, Marthe Richard avait obtenu la fermeture des maisons dites de tolérance. Puis, de temps à autre, les parlementaires ont continué à œuvrer pour éradiquer « le plus vieux métier du monde ».
L’épisode actuel témoigne de l’évolution des mœurs politiques : les élus furent longtemps abonnés aux maisons closes. Cette fois, ils s’attaquent à un nouvel ennemi : le client. Une fois le texte voté, le fameux « micheton » risquera désormais gros s’il s’offre les services d’une prostituée. Les initiateurs de cette loi espèrent qu’en réduisant la demande, l’offre se tarira.
La gauche s’apprête à voter le texte alors que la droite hésite encore. Le sujet est délicat car l’unanimité est loin de prévaloir au sein de la population. Défenseurs et opposants se déchirent à coups de pétitions. Même au sein des associations, le texte ne convainc pas tout le monde. C’est dire, qu’une fois de plus, dans une période difficile, cette loi semble bien loin des préoccupations des gens. Pour la majorité, c’est du pain béni : les Français n’arpenteront ni les rues, ni les trottoirs pour défendre l’utilisateur d’amours tarifées. Voici au moins un texte qui passera sans anicroche. Le gouvernement n’aura pas à mettre la main à la poche pour se concilier les faveurs d’une minorité agissante. Seuls les sceptiques risquent d’être accrochés à la lanterne moralisatrice.
La chasse au client présente un immense avantage : il est plus facile à identifier que les réseaux mafieux qui mettent sur le trottoir des milliers de malheureuses. Cette prolifération est un véritable échec européen. La prostitution est une immense source de profits pour le crime organisé qui saura, une fois de plus, contourner l’obstacle.
Les péripatéticiennes vont devoir séduire un client qui fait mine de ne pas les voir. C’est délicat. Sauf si les deux personnes intéressées se retrouvent dans des lieux discrets, loin des regards policiers. Autrement dit, la prostitution risque de plonger un peu plus dans la clandestinité, ce qui n’améliorera en rien le sort des professionnelles de l’amour tarifé.
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