Fermeture des magasins dès 21heures, extinction des illuminations, concurrence des autres capitales : Paris vit de moins en moins la nuit.
La Ville Lumière est-elle en train de s’éteindre? La réputation de Paris, capitale des fêtards — discothèques, restaurants et bars de nuit —, n’est-elle qu’un souvenir ému des anciennes générations? A écouter ses détracteurs, le constat est implacable et la liste des griefs longue… « Essayez de trouver un taxi à Paris le vendredi ou le samedi soir, lance Valentine, une fêtarde contrariée, et la prochaine fois vous resterez chez vous! » « Moi qui sillonne Paris la nuit en Vélib’, regrette Kendrick, étudiant, je trouve que la ville s’assombrit.
les éclairages des rues s’éteignent de plus en plus tôt… même si c’est pour la bonne cause. » Les récentes décisions de justice condamnant des enseignes à fermer à 21 heures au lieu de minuit renforcent l’image d’une ville qui préfère dormir la nuit.
Difficile équilibre
C’est tout le dilemme auquel est confrontée la préfecture de police, qui doit arbitrer les autorisations d’ouverture des établissements nocturnes au-delà de 2 heures. « Depuis deux ans, reconnaît-on au cabinet du préfet, il y a une légère augmentation de fermetures, pour nuisances sonores, travail illégal ou trouble à l’ordre public : rixes, violences… » Mais on insiste aussi sur la difficulté de cette « activité de régulation ». Traduisez : trouver l’équilibre entre les fêtards qui veulent s’éclater, les professionnels qui veulent travailler… et les riverains qui veulent dormir.
« Paris est une ville de vieux et de riches, estime Alberto Toscano, journaliste et écrivain italien, installé dans Ve arrondissement depuis trente ans. Il n’y a plus de classe moyenne, elle a été éjectée à cause du prix des logements. Et il n’y a pas de jeunes. Les seuls qu’on croise, ce sont les jeunes de banlieue, le samedi soir, aux Champs-Elysées. » A la Ville, Philippe Ducloux, adjoint de Bertrand Delanoë, chargé du dossier, se défend : « Paris compte plus d’un millier d’établissements avec autorisation d’ouverture tardive. Ce chiffre illustre le dynamisme de la vie nocturne de la capitale. Le problème de Paris, c’est sa très grande densité. Les établissements de nuit sont toujours entourés de riverains. Il y a sans doute des solutions à trouver au-delà du périphérique… »
Le sujet s’invite même dans la campagne des municipales. Anne Hidalgo, la candidate PS, assure qu’en cas de victoire elle voudrait un adjoint chargé de la nuit… quand son adversaire UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, promet de transformer les stations de métro désaffectées en lieux festifs. L’image d’une capitale bonnet de nuit ne date en tout cas pas d’aujourd’hui. Sur le premier album de la Mano Negra, Manu Chao chantait « Paris la nuit, c’est fini. Paris va crever dans l’ennui. » C’était… en 1988 et le maire de l’époque s’appelait Jacques Chirac.
lundi 14 octobre 2013
Paris, la Ville Lumière, s’éteint
DORMEZ BRAVES GENS, LE COUVRE FEU EST RESPECTÉ !!!
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