mardi 17 septembre 2013
Des signes noirs
Des signes noirs
Dimanche soir, j’ai vu sur France 2 le cygne noir, un film extrêmement dur, à la limite du supportable, qui raconte la plongée d’une ballerine dans la démence. Je me demande parfois si notre vie politique n’est pas en train de perdre peu à peu la raison. Les signes de cette maladie collective se démultiplient : un tollé gigantesque de trois jours, véritable fixation morbide, mobilisant les médias et le monde politique pour un ex premier ministre ayant tout simplement lâché qu’aux élections municipales, en gros, il voterait comme il le voulait ; un chef de l’Etat qui apparaît tristement sur les écrans comme une sorte d’hallucination collective; un autre ancien premier ministre jadis rejeté pour avoir bloqué en vain le pays pendant un mois, s’installant soudain à la tête des personnalités les plus populaires, sans aucune explication plausible; une femme politique prétendue « nationale » qui associe le mot de « catin » à celui de « France » dans la plus grande indifférence voire apathie générale, notamment des médias éblouis; toute une génération de politiciens gagnés par le vertige de la course à l’Elysée, cette « maisons des morts », comme disait Poincaré, « prison » selon Vincent Auriol ou « caserne » d’après de Gaulle et qui n’a jamais autant mérité ces qualificatifs, devenue en plus le symbole de nos échecs depuis 40 ans et de notre impuissance collective. « Rare chez les individus, la folie est en revanche la règle des groupes, des partis, des peuples et des époques » (Nietzsche, Par delà bien et mal, 156). Sommes-nous – le pays politique - dans une phase de poussée aigüe? Et la folie collective peut-elle se guérir ? Une bonne douche glacée vaut sans doute mieux qu’une camisole de force.
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