TOUT EST DIT

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mardi 21 mai 2013

La mort de la Sécu


Sur le papier, ça paraît du simple bon sens : pour sauver la Sécurité sociale, les plus riches peuvent faire un effort. Le gouvernement s’apprête donc à réduire les allocations familiales des ménages gagnant plus de 5.000 euros par mois, soit un ménage sur six. Dans la même veine, une étude publiée par l’Insee propose de moins bien rembourser les dépenses de santé des ménages les plus aisés. Lors d’une consultation chez le médecin, le "reste à charge" serait modulé en fonction des revenus de chacun. Du simple bon sens? Et pourtant, il y a de quoi mettre à mort la Sécurité sociale!
Avec ce genre de mesure, on met le doigt dans un système à deux vitesses. Sournoisement, la Sécurité sociale se recentre sur les pauvres, comme le Medicare aux États-Unis. Tandis que les riches, eux, finiront par souscrire des assurances privées. C’est le début de la fin de la "Sécu pour tous" avec son principe fondateur : "Cotiser selon ses moyens. Recevoir selon ses besoins." Le gouvernement se trompe s’il croit faire oeuvre de justice sociale. S’il veut aider les plus défavorisés, il existe un autre outil bien plus efficace : l’impôt sur le revenu. Avec l’impôt sur le revenu, on sollicite tous les ménages aisés, y compris ceux sans enfants, qui sont épargnés avec cette réforme.
Quant aux économies attendues (un milliard d’euros), à terme, on ouvre la voie à la paupérisation de Sécurité sociale. Aujourd’hui, le système est accepté de tous, car il est universel. Riche ou pauvre, tout le monde est traité de la même façon. En remettant en cause cette universalité, on risque de faire fuir les plus riches. Rien ne dit que – dans quelques années – une directive européenne ne viendra pas abroger le monopole de la Sécurité sociale, permettant aux ménages les plus aisés de passer exclusivement par des assurances privées. Ce sera alors la fin. Voilà comment on passe du "simple bon sens" à la mort de la Sécu!

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