TOUT EST DIT

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dimanche 28 avril 2013

Les raisons profondes d'une crise


Comment a-t-on pu en arriver à mettre dans la rue des centaines de milliers de personnes pacifiques ? Fallait-il que ces personnes soient choquées dans leurs convictions profondes. Questionné sur le mariage homosexuel, Lech Walesa, en Vendée ces jours derniers, répondit : « Il ne faut pas bouleverser la société. »
C'est ce bouleversement que redoutent et refusent ces opposants surgis de toute la France. Ils se demandent comment expliquer cette évolution à leurs enfants qu'ils s'efforcent d'éduquer et de conduire sur les chemins habituels. Pour eux, le mariage est une institution ancestrale et sacrée, instaurée à la fois par l'Église et par la République. C'est depuis toujours l'union d'un homme et d'une femme, reconnue et cautionnée par la société. Pour eux, c'est une sorte de repère ou même d'idéal qui donne la sécurité. Ils ne comprennent ni n'admettent qu'il puisse en être autrement. Certes, le mariage homosexuel ne leur retire rien, mais ils estiment qu'il transforme une institution qui leur paraît essentielle à la société.
Jusqu'à présent, beaucoup de ces opposants n'avaient jamais réfléchi à tout cela. Ils découvrent tout à coup la planète homosexuelle. Certains d'entre eux jugent sévèrement ces façons de vivre et, parmi eux, il en est sûrement qui sont, hélas, ouvertement ou secrètement homophobes. Mais la plupart ne veulent aucun mal aux homosexuels. Ils tiennent à les respecter comme toute autre personne et ils se sont sentis blessés d'être accusés d'homophobie alors qu'ils veulent seulement préserver l'institution telle qu'elle est.
Prudence indispensable
Ils sont pour la sauvegarde des droits des homosexuels, pour la préservation des liens qu'ils peuvent établir entre eux, pour la sécurité des enfants dont ils ont la charge. Mais tout cela leur paraît possible sans passer par le mariage. Une Union institutionnalisée ne les aurait pas gênés. Ce qu'ils refusent, c'est que la symbolique du mariage soit atteinte. Or, quand on touche aux symboles, les réactions sont toujours vives. C'est cela, semble-t-il, qui n'a pas été anticipé lors de l'engagement initial du président de la République.
L'égalité est parfaitement admise, mais les manifestants ont le sentiment que l'on confond égalité et similitude. On peut être égaux et différents et ils ne veulent pas être assimilés dans le mariage aux homosexuels qu'ils estiment différents.
Les tenants du mariage gay ont cru qu'il s'agissait de reconnaître ainsi une simple évolution de notre société. Or, beaucoup de Français ont été soudain mis en face de ce qu'on leur a présenté comme une évidence alors que cette évolution ne concerne qu'une petite minorité. Du coup, ils se rebiffent car, disent-ils, on ne peut changer une société par décret.
La crise n'est sans doute pas terminée, car certains (ils sont nombreux) ressentent tout cela comme une blessure qui prendra du temps pour se cicatriser. Le malaise risque donc de perdurer. C'est pourquoi il convient d'être extrêmement prudent dans les réformes sociétales envisagées : procréation médicalement assistée (PMA), gestation pour autrui (GPA, mère porteuse), loi bioéthique, euthanasie, etc... Tout doit être fait par tout le monde, à commencer par le gouvernement et par le président de la République, pour permettre que ces deux moitiés de la France qui se sont opposées se rassemblent face aux graves problèmes que nous devons résoudre d'urgence.

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