TOUT EST DIT

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vendredi 19 avril 2013

Hollande poursuit sa chute dans les sondages dans un climat très tendu:


François Hollande a poursuivi cette semaine sa chute dans les sondages, son opération transparence lancée dans l'urgence pour répondre au scandale Cahuzac n'ayant fait qu'attiser les tensions dans sa propre majorité sur fond de climat politique, économique et social très dégradé.
Après avoir la semaine dernière déboulonné l'image du chef de l'Etat, la presse hebdomadaire multiplie cette fois les Unes alarmistes sur un risque d'explosion politique et sociale: "Sommes-nous en 1789?" s'interroge Le Point, "Les années 30 sont-elles de retour?" s'inquiète Le Nouvel Observateur, "Gauche : l'implosion", lance L'Express
Une thématique qui circule également dans la classe politique où l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (UMP) voit poindre "une menace de chienlit", faisant allusion à un climat comparable à mai 68.
Les sondages continuent eux d'égrainer des chiffres inquiétants sur la popularité de François Hollande.

Si le 1er tour de la présidentielle avait lieu dimanche, Nicolas Sarkozy, avec 30% des voix, devancerait François Hollande et Marine Le Pen avec 22% chacun, selon une enquête Ifop-Fiducial-Europe 1 dont il ressort aussi que pour 80% des sondés, le président "ne sait pas où il va".
Et selon une enquête LH2 pour Le Nouvel observateur, François Hollande et Jean-Marc Ayrault perdent chacun 4 points de confiance en un mois, atteignant leur plus bas taux depuis mai 2012.
Quinze jours après les aveux fracassants de Jérôme Cahuzac sur ses comptes occultes à l'étranger, les mesures de moralisation et de transparence annoncées la semaine dernière par le président de la République n'ont pas réussi à endiguer l'onde de choc provoquée par ce scandale. Pire, elles semblent avoir exacerbé les tensions dans une majorité qui a déjà les nerfs à fleur de peau.
Alors que les ministres se sont prêtés dès lundi, de plus ou moins bonne grâce, à la publication de leur patrimoine, une partie des députés socialistes sont vent debout contre ce "grand déballage".
Avec pour mener la fronde, le président de l'Assemblée nationale lui-même Claude Bartolone, pourtant proche du chef de l'Etat, qui s'est déclaré opposé à la démocratie "paparazzi".
Loin d'apaiser les choses, la confession télévisée à l'américaine de Jérôme Cahuzac sur "sa folle bêtise", a semé le malaise. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, s'est dit "choqué" par cette "opération de com".
Bien plus, l'ex-ministre du Budget a instillé le doute en affirmant "ignorer quel était le niveau de connaissance" du chef de l'Etat sur cette affaire.
Pour Frédéric Dabi (Ifop), il est temps pour François Hollande de "vite fermer cette page". Autant en pleine campagne pour la présidentielle "la gauche avait bien réussi à fermer vite la parenthèse DSK, autant là c'est très difficile, le président de la République n'arrive pas à passer à autre chose et à revenir sur des sujets qui intéressent les Français", c'est-à-dire prioritairement les problèmes économiques et sociaux.
Sur le front économique précisément, la stratégie du gouvernement pour ramener le déficit public de 3,7% du PIB cette année, à 2,9% en 2014 puis 0,7% en 2017, présentée mercredi en Conseil des ministres a été contestée, avant même d'être publiée, par le FMI et le Haut conseil des finances publiques. Elle n'a pas non plus convaincu la presse, très sceptique sur le "sérieux budgétaire" revendiqué par l'exécutif.
Sur fond de hausse continue du chômage, la fermeture annoncée de la raffinerie de Petroplus de Rouen, faute de repreneur solide, sonne comme un nouveau coup de semonce dans un climat social déjà très dégradé, alors que les hauts fourneaux de Florange sont sur le point de s'éteindre.
Enfin sur le front sociétal, le projet de loi sur le mariage homosexuel qui doit être voté mardi à l'Assemblée nationale suscite partout en France une flambée d'actes homophobes et violents. Jeudi, au lendemain d'une agression dans un bar gay de Lille, François Hollande est lui-même monté au créneau pour condamner ces agissements et appeler au respect du "Parlement, de la loi et du suffrage universel".
Face à un exécutif affaibli par son impopularité et l'affaire Cahuzac, "les gens ont désormais le sentiment de pouvoir faire reculer le gouvernement dans la rue", analyse Bruno Jeanbart (OpinionWay) pour expliquer "la radicalisation" de ce mouvement.
Mais quant au risque d'explosion généralisée évoqué dans la presse, "les grands mouvements sociaux arrivent toujours au moment où on ne les prévoit pas", rappelle-t-il.

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