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dimanche 14 avril 2013

François Hollande, paria de la gauche européenne ?

Le président français, confronté aux mauvais chiffres de l'économie et aux scandales politiques, embarrasse ses amis de la gauche européenne.
Intronisé champion de la croissance face à l’austérité de la chancelière allemande Angela Merkel, le président français était rapidement devenu le meilleur ami des chefs de la gauche européenne. Son élection en mai dernier avait été le signe d’une possible renaissance de la social-démocratie. 


"Quand son parti et ses alliés ont remporté la majorité absolue à l’Assemblée nationale, on a eu l’impression que l’Europe avait gagné un vrai challenger au consensus [sur l’austérité] Berlin-Bruxelles-Londres", écrit le journaliste Jonathan Fenby dans the Guardian.

Six mois plus tard, ils sont plusieurs chefs de parti à prendre leur distance : "La façon dont le pays trébuche économiquement a simplement démontré combien il était difficile pour la gauche européenne de mettre en œuvre des politiques capables de redresser le continent. Ed Miliband [le chef du Labour] sera certainement davantage circonspect dans son enthousiasme face au locataire accablé de l’Elysée", poursuit le quotidien britannique.

Déjà en décembre dernier, en pleine polémique sur la taxe à 75%, François Hollande était qualifié par le magazine conservateur Spectator, d'"ami embarrassant" pour Ed Miliband. Et ce dernier était devenu bien moins loquace sur son alter ego français.

En Allemagne aussi, Peer Steinbrück, candidat social-démocrate du SPD à la chancellerie, très faible dans les sondages, s’éloigne un peu plus du président français, note Spiegel Online : "Même le SPD prend soin désormais à ne pas trop être identifié à Hollande. Aussi difficile que soit la relation entre Hollande et Merkel… Steinbrück et son parti commencent à considérer le président français davantage comme un risque que comme un atout dans la course à l’élection allemande".

En visite à Paris le 5 avril dernier, le chef du SPD a pris soin de ne pas trop se montrer avec François Hollande : "Après le tête à tête, Steinbrück est resté tout seul devant l’Elysée et a ensuite pressé le pas devant les journalistes".

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