dimanche 14 avril 2013
Chimère de la transparence
Chimère de la transparence
La grande vertu attendue de l’homme politique n’est ni la compétence ni le souci de l’intérêt public, mais la transparence promue urgence nationale par le chef de l’État qui ne sait pas comment éteindre le scandale Cahuzac.
Grâce à la transparence patrimoniale, voilà donc les Français (par ailleurs attachés à tenir secrète leur propre fiche de paye) métamorphosés en clercs de notaire tenant à jour la liste où figurent jusqu’à la demi-place de parking possédée par M. Montebourg à Dijon et la Twingo achetée en 1999 par Mme Duflot. Magnifique conquête de l’information !
Ces déclarations obligatoires procèdent plus d’une réaction paniquée que d’une amélioration sensible de la démocratie. L’homme public qui voudra masquer une partie de sa fortune trouvera toujours une astuce. Pense-t-on vraiment qu’une obligation de déclaration aurait incité M. Cahuzac à décliner l’offre d’entrer au gouvernement il y a un an ? Son argent étant caché au loin, il aurait considéré qu’il était inutile d’en parler.
La fortune des élus est un vieux sujet républicain. Que demande le citoyen de base ? Qu’un mandat électoral ne donne pas lieu à un furieux enrichissement personnel, comme ce fut le cas pendant des siècles dans le sillage de beaucoup de ducs, comtes et vicomtes. De nos jours, la modération des notes de frais et autres avantages de fonction passe par la droiture morale autant que par des procédures qui n’auront force de loi que pour les élus vertueux. Les cupides préféreront toujours les conciliabules avec leur conseiller financier !
La transparence des hommes est une chimère. La vie politique est le contraire d’une maison de verre. Dans un domaine voisin, souvenons-nous comment fut aisément dissimulé le cancer de François Mitterrand malgré la promesse de publier de ponctuels bulletins de santé…
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