Derrière l'inauguration du TGV chinois se profile le débat du transfert de technologie. Pour accéder au marché chinois, il faut faire des concessions, et notamment permettre la construction sur place de tout ou partie de la commande. Une technologie que la Chine met à profit pour devenir un acteur prépondérant de la filière.
Pour réaliser son TGV, la Chine s'est associée à deux géants du secteur, l'allemand Siemens et le japonais Kawasaki. A l'époque, cette association a exclu du jeu le français Alstom. Depuis, ce qui semblait un échec commercial pour le groupe français, résonne comme une victoire à la Pyrrhus pour le tandem germano-nippon.
Ali Laidi, chercheur à l'IRIS, écrit dans le site Atlantico que cet accord «a débouché sur une surenchère de transferts technologiques que Siemens, vainqueur du contrat, compare aujourd’hui à un véritable pillage technologique.»En fait, ce TGV est plus allemand que chinois dans sa technologie. Mais cela va plus loin que le simple chauvinisme industriel. Car les Chinois dominent désormais la filière de la grande vitesse ferroviaire. Et ne peuvent pas être accusés de plagiat dans la mesure où ils sont partenaires. Aujourd'hui, cette maîtrise leur permet de se porter candidats sur les appels d'offre internationaux.
Le Wall Street Journal, cité par Courrier international, évoque également le cas de l'aéronautique. L'américain General Electric s'est associé avec le fabricant d'avions chinois AVIC pour réaliser un produit concurrent de l'A320 et du Boeing 737. Grosse ambition et grosse concession de General Electric, qui intègre dans la coentreprise l’ensemble de ses activités existantes et à venir dans l’avionique civile. Un héritage technologique qui n'aura rien coûté aux Chinois.
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