vendredi 8 février 2013
Les mesures choc des sénateurs pour lutter contre les déserts médicaux
Les sénateurs s'attaquent aux déserts médicaux. Un rapport d'information,présenté par Hervé Maurey (UDI), dénonce l'inefficacité des mesures mises en place pour lutter contre ce phénomène et dévoile une quinzaine de propositions visant à inciter les médecins à s'installer dans les zones sous-dotées.
Les inégalités des Français vis-à-vis de l'accès aux soins ont déjà été pointées du doigt par de nombreuses études. Et la situation risque d'empirer. "La démographie médicale va connaître un creux dans les dix prochaines années, alors que la population française augmentera. Dans le même temps, la demande de soins tend à progresser avec le vieillissement de la population, le temps d’exercice médical effectivement disponible se réduit", s'inquiètent les auteurs de l'étude.
Pour régler ce problème, le gouvernement privilégie, pour le moment, les mesures incitatives. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a ainsi dégainé il y a quelques semaines ses 200 contrats de "praticiens territoriaux de médecine générale". Objectif : permettre aux jeunes médecins installés dans des déserts médicaux, et gagnant moins de 4.600 euros par mois, de bénéficier d'une aide financière.
Insuffisant pour Hervé Maurey. "Les mesures incitatives à l’installation en zones sous-dotées (…) aboutissent à un empilement de dispositifs, qui se traduit par une absence de lisibilité et par l’impossibilité d’une évaluation globale. Beaucoup de ces aides financières apparaissent coûteuses, sources d’effets d’aubaine, parfois redondantes, et surtout peu opérantes", déplorent-ils.
Les sénateurs privilégient des actions restrictives. Ils proposent notamment que les médecins choisissant de s'installer dans les zones où l'offre médicale est déjà abondante ne soient pas conventionnés. Conséquence : leurs patients ne pourraient pas se faire rembourser par la Sécurité sociale. Une pratique déjà en vigueur pour d'autres professions de santé, comme les infirmiers.
Autre suggestion : obliger les spécialistes à exercer pendant deux ans, juste après la fin de leurs études, dans les hôpitaux des chefs-lieux de départements où un manque a été identifié. "Il ne s’agirait pas à proprement parler d’une obligation d’installation, mais de l’accomplissement d’un bref service public", justifient les auteurs.
Les sénateurs militent aussi pour faire évoluer les critères de sélection pour l'accès aux études de médecine, dans le but d'élargir l'origine sociale et géographique des étudiants. "L’intensité de la sélection favorise l’éclosion de préparations privées, elle renforce la part prépondérante des étudiants issus des catégories socioprofessionnelles supérieures. Or, ceux-ci étant surtout urbains, ils auront naturellement une certaine réticence, au terme de leurs études, à s’installer en zone rurale", expliquent-t-ils.
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