jeudi 14 février 2013
Et demain ?
Et demain ?
Il n’y a pas si longtemps, la construction automobile française se partageait entre cinq « généralistes » : Peugeot, Citröen, Renault, Simca et Panhard. Les deux premiers ont fusionné, les deux derniers ont disparu des routes. Et Renault, allié à Nissan, championne du « low-cost » avec Dacia, produit de moins en moins en France. Les pays voisins ont connu la même évolution. Quelquefois jusqu’à l’extinction totale des marques nationales comme au Royaume-Uni, à l’exception de quelques modèles artisanaux.
Logiquement, cette concentration devrait se poursuivre, mondialisation oblige. Dans dix ou vingt ans, une ou deux sociétés-holding créées dans le regroupement des constructeurs survivants signeront leurs voitures d’un « made in Europe » plus ou moins fallacieux car la plupart des pièces viendront d’ailleurs. Bien sûr, marketing oblige, quelques noms de marques traditionnelles seront conservés… Quant à la production, les fermetures programmées à Aulnay et à Bochum (chez Opel) dessinent malheureusement l’avenir. Les usines de demain seront surtout peuplées de robots contrôlés par des techniciens hautement qualifiés. Eux-mêmes aux ordres de l’ingénierie commerciale et financière, sous l’œil implacable du design, du marketing et de la publicité !
Encore faut-il préparer ce futur également accessible aux constructeurs français. À condition qu’ils restent dans le peloton de tête, en gagnant de nouvelles places, et pas seulement dans le « low cost ». Elles passent aussi, à l’exemple des firmes allemandes, par l’exportation hors d’Europe du haut de gamme (à réinventer en France, il est vrai).
Mais les marchés des pays émergents riches en devises ne resteront pas éternellement à conquérir. Même pour les voitures de luxe qui rapportent tant aux constructeurs allemands ! Comme la Chine, ces pays développent à vitesse grand « V » leur propre industrie. Rapidement, les marques européennes, japonaises et américaines seront confrontées à une rude concurrence lorsque viendra la moyenne gamme chinoise, à prix très compétitifs. Rappelons qu’il y a dix ou quinze ans les « made in Korea » étaient chez nous aussi rarissimes que les « made in Japan » dans les années 1960…
Pourvu que l’automobile, née en Europe, ne suive pas le cours d’autres inventions européennes ! En ne citant que les appareils photo ou les téléviseurs aujourd’hui fabriqués partout. Sauf en Europe.
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