TOUT EST DIT

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jeudi 14 février 2013

Rebondir, ou mourir

Rebondir, ou mourir



Dans la longue histoire de PSA, né de l’union de Peugeot et Citroën en 1976, l’année 2012 restera comme une tache. Car en perdant cinq milliards d’euros en 2012, le groupe a réalisé le pire exercice de tous les temps mais a aussi grillé sa dernière cartouche.
Bien sûr, la dépréciation d’actifs, à hauteur de 3,8 milliards d’euros, déforme sévèrement le tableau, alors qu’il s’agit d’une opération comptable d’ajustement, sans répercussion sur la trésorerie. Il n’empêche : le tableau en question est noir. Car si certains syndicats estiment que la perte, sans ajustement comptable, est limitée, ils font aussi semblant d’oublier que PSA a vendu de nombreux bijoux de famille qui font pencher la balance dans l’autre sens, cette fois à hauteur de 2 milliards. Et que la division automobile affiche une perte de 1,5 milliard d’euros.
Dans son histoire, PSA a déjà perdu des milliards. Huit milliards de francs, étalé sur cinq ans, au début des années quatre-vingt. Il a fallu que la 205 sorte ses griffes et que, déjà, des usines ferment, pour que le groupe survive. Puisse l’Histoire se répéter avec la 208 à l’heure où le site d’Aulnay, chauffé au fer rouge par la CGT, connaît ses derniers soubresauts.
Car sérieusement, quel constructeur automobile et, plus généralement, quelle entreprise peuvent se permettre de perdre 200 millions d’euros par mois sans changer de politique stratégique ? Aucun. Philippe Varin arrive au bout de son mandat de quatre ans le 31 mai et il est probable qu’il sera confirmé dans ses fonctions. Mais, quel que soit le futur patron, les défis resteront les mêmes. Plus important, les décisions stratégiques réaffirmées hier ont du sens. La concurrence des marques généralistes Peugeot et Citroën est, depuis longtemps, l’un des points faibles de PSA. L’Alliance avec GM doit, à en croire Philippe Varin, porter ses fruits rapidement, tout comme les lourds investissements dans les pays émergents, notamment en Chine où PSA vise 500 000 voitures vendues en 2013. Une année qui, par la faute d’un marché européen toujours atone, sera encore difficile. Mais aujourd’hui, au prix de 11 500 suppressions d’emplois entre 2011 et 2015, PSA est condamné à réussir son plan Rebond 2015. C’est la survie du groupe, et de toute la filière automobile française, qui est en jeu.

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