mardi 15 janvier 2013
Menace en retour
Menace en retour
ce n’est pas la première fois que la France figure dans le viseur des terroristes. Mais elle a été rarement aussi isolément ciblée. Assimilée à la seule nation occidentale assez téméraire pour porter le fer dans la plaie djihadiste, la France se retrouve dans la position d’ennemi numéro un des fanatiques armés.
C’est une bonne raison de ne pas prendre à la légère les exhortations sur le web à frapper les symboles nationaux. L’autre motif légitime d’inquiétude vient de ce que le propre des terroristes est de n’avoir pour territoire d’action que celui de leurs adversaires. Souvent parasites, clandestins ou fauteurs de conflits dans leurs zones d’implantation, les groupes terroristes ont pour ambition d’exporter leur lutte sanglante. Privez-les de leurs bases, comme au Mali, ils désigneront d’emblée, par substitution, un autre terrain de violence, en l’occurrence la France.
La peur étant mauvaise conseillère, il faut écouter et croire les experts qui estiment le djihad à court de moyens et de structures opérationnelles… pour le moment. Mais l’ancienneté des menaces contre la France, tout comme l’immense variété des représailles possibles contre des représentations ou intérêts français dans le monde, doivent imposer la plus grande vigilance.
L’affaire Mehra a montré que, y compris dans l’Hexagone, il est possible d’armer et d’actionner à distance des bombes humaines à retardement : des fous de guerre, isolés en France mais entraînés à l’étranger, pourraient saisir dans l’intervention au Mali le prétexte de sortir de l’anonymat.
C’est toute l’ambiguïté de la situation imposée au pays : pour avoir pris le risque de désamorcer le risque hors de ses frontières, la France doit aussi se défendre, sur son propre sol, de la menace exercée en retour.
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