lundi 28 janvier 2013
La tectonique des plaques
La tectonique des plaques
C’était il y a deux ans. Les peuples venaient de se mettre en marche, portés par un vent qui n’était pas encore de printemps et qui a tout balayé sur son passage.
Le sol a alors tremblé si fort que les idoles tyranniques que l’on croyait éternelles ont été déboulonnées en quelques jours, comme l’avaient été celles des pays de l’Est après 1989.
Hosni Moubarak a été l’un des premiers à chuter de son piédestal, après son voisin Ben Ali, avant le fou furieux Kadhafi et en attendant que Bachar al-Assad subisse enfin le même sort pour que s’achève le martyre syrien.
Deux ans plus tard, l’ancien raïs a un pied dans la tombe. Son pays est à nouveau au bord du chaos et un nouveau pharaon a émergé qui brandit l’étendard de l’islam pour masquer son absence de programme économique.
En apparence donc, rien n’a changé. Et pourtant, dans cette partie du monde arabe, plus rien ne sera jamais plus comme avant, car plus rien n’est d’ores et déjà plus comme avant. On ne reviendra pas en arrière, le sens de l’histoire ne l’autorise pas.
La révolution de la place Tahrir a accouché d’un nouveau tyran, c’est vrai, mais cette fois il a été démocratiquement élu. Et même si ce n’est que par défaut et par un quart de la population seulement, c’est une avancée considérable, définitive. Sa tentative de putsch est donc à terme et par essence inévitablement vouée à l’échec. Elle est constitutionnellement vouée à l’échec, quelles que soient les libertés qu’il prendra avec cette Constitution.
Si Mohamed Morsi n’a eu besoin que de six mois pour mettre au pas l’armée, faire main basse sur tous les leviers du pouvoir, asseoir sa crédibilité internationale, il a aussi dans le même temps rallumé les braises de la révolution.
Le peuple s’est réveillé en sursaut il y a deux ans. Il n’acceptera plus de retourner durablement dans les ténèbres.
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