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jeudi 24 janvier 2013

Hommage aux soldats de l’ombre

Hommage aux soldats de l’ombre


La classe politico-médiatique française – les seules balles que ces gens-là ont jamais entendu siffler, ce sont des balles de tennis – a daubé à loisir sur l’opération commando contre les islamistes somaliens.
L’opération n’a, hélas, pas réussi et l’on sait que l’otage que nos soldats venaient sauver, Denis Allex, a été assassiné par ses geôliers. Cet « échec » a été abondamment « analysé » par des « spécialistes » en chambre, des « consultants » en charentaises, des « commentateurs » de plateaux de télé. Car ils savent, eux, ce qu’il aurait fallu faire ou ne pas faire, bien sûr…
Qu’on nous permette, quant à nous, de rendre hommage aux soldats de l’ombre, comme l’a fait, via une lettre ouverte aux sénateurs et aux députés, le lieutenant-colonel Rémy Fleurot, retraité de la gendarmerie nationale. Il écrit notamment :
« Un militaire des services spéciaux était prisonnier en Somalie depuis 2009. Sans qu’aucun élu, de la présidence de la République, du gouvernement, du Sénat, de l’Assemblée nationale, sans qu’aucun journaliste, sans qu’aucun parti politique, sans qu’aucune association, sans qu’aucun people ne s’en soit soucié… du moins jusqu’à ces derniers temps.
« Pour des journalistes ou des humanitaires, ou des civils, on bat le rappel, on va se faire voir dans les médias, on claironne au nom de son parti, on fait des spots à chaque journal télévisé, on écrit, on imprime des affiches toujours plus grandes, on bat le pavé. Rien n’y manque ! Pour des militaires, c’est à peine si on en parle un petit peu, au début, en sourdine. »
Denis Allex. Mais aussi le capitaine Patrice Rebout. Tué, lui, lors de l’opération commando. Président de l’Amicale des Anciens du 8e RPIMa, le général Cann lui rend hommage puisque la nation ne le fait pas : « Notre Amicale déplore la mort au combat de l’un des siens : le capitaine Patrice Rebout est tombé au champ d’honneur en Somalie, en ce mois de janvier 2013, lors de l’opération menée pour libérer un otage français détenu près de Mogadiscio. »
Engagé en 1996 au 8e RPIMa, Patrice Rebout avait intégré l’EMIA de Saint-Cyr Coëtquidan et, après un passage à l’Ecole d’application d’infanterie de Montpellier, était revenu servir au « 8 ».
Sa carrière s’était ensuite orientée vers les Services spéciaux. Ayant rejoint le Service Action de la DGSE (dont dépendait Denis Allex), il avait été affecté au 11e Choc de Perpignan. C’est sous les plis de cette unité qu’il est tombé. Dans l’indifférence quasi générale. Ni lui, ni Denis Allex n’ont eu droit aux flonflons présidentiels. Des soldats de l’ombre. Maintenus dans les ténèbres.
« Notre Amicale déplore la mort de l’un des siens », dit le général Cann. Un des leurs. Un des nôtres. Mais qui se soucie de ces hommes qui donnent leur vie pour la France quand d’autres font de la mauvaise graisse ?
Il y a, sous l’Arc de Triomphe, un soldat inconnu. Allex et Rebout sont des « soldats oubliés ». Un membre des Forces spéciales US, un Marine, Jack Kelley, a dit : « C’est le soldat et non le prêtre qui défend la religion. C’est le soldat et non le journaliste qui garantit la liberté de parole. L’Histoire enseigne qu’une nation qui n’a pas d’estime pour ses soldats sera détruite par celle qui a de l’estime pour les siens. »
Denis Allex, Patrice Rebout, nous ne vous oublierons pas !

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