Cette semaine nous a fait apparaître Hollande tel
qu’en lui même: un Pierre Laval en puissance ! Petit Worst Of de la
semaine en Hollandie.Le prolétariat est en solde : la
défaite intellectuelle de la gauche à Florange n’en finit pas de faire
des ravages. Tel un tsunami politique, une bombe à fragmentation qui
n’en finit pas de détruire. Il est vrai que de façon fort démagogique,
le candidat Hollande en avait fait un marqueur, un symbole de sa
campagne contre le capital, la « bête immonde » de la finance.
Et puis il inventé un nouveau courant politique, « l’à-plat-ventrisme
» ! Ce courant, social démocrate d’inspiration très très lointaine,
consiste à se coucher devant le premier qui crie fort : il y a quelques
jours, c’était devant les mauvais sosies de Freddy Mercury du collectif
LGBT suite à sa sortie sur la liberté de conscience laissé au maire dans
le mariage « pour tous mais surtout pour quelques activistes
communautaires ». Sur Florange, ce fut devant Mittal. Bombe à
fragmentation puisque désormais : le gouvernement est coupé en deux, les
pro-Montebourg et les autres qui, à leur vraisemblable désespoir, se
retrouve dans le camp du prof d’allemand. La majorité est coupée en 2,
entre les existés verts et rouges, l’aile déplumée mais dure du PS et
les autres. Enfin, l’électorat de Normalito 1er est également coupé en
2.
Pour se souvenir des résultats : les haut fourneaux s’arrêteront tout
de même, il n’y aura pas de plan social (mais des suppressions de
postes quand même !). En capitulant devant Mr Mittal, Hollande et
Ayrault ont sauvé à très court terme 625 emplois. C’est bien. Rappelons
que depuis 6 mois, leur politique désastreuse en supprime entre 1000 et
1500 tous les jours ! En tout cas, Hollande a confirmé que la finance
est bien sa meilleure amie, et il a fait sienne la phrase, mythique, de
Georges Soros : « La lutte des classes existe. Et ce sont les riches qui
ont gagné. »
Incomparable Arnaud. Décidément, Montebourg ne doute
de rien et surtout pas de lui-même. Dans le Monde cette semaine, il
donne une incroyable interview ! Scandaleuse, même, en regard des
traditions républicaines. Que nous dit l’ex de notre Audrey Nationale ? :
J’avais raison, la France qui m’a d’ailleurs soutenu a raison avec moi
(regardez comme je monte dans les sondages) mais le premier ministre est
un crétin puisqu’il n’a rien compris et en a décidé autrement… En
filigrane, comprenez que le président ne vaut pas mieux. Bon OK, on est
d’accord sur la conclusion. Mais quand même. Chevènement avait théorisé
la solidarité gouvernementale : « un ministre, ça ferme sa gueule ou ça
démissionne. » Le PC avait également inventé le soutien sans
participation. Sous Hollande, les dogmes évoluent : les khmers verts ont
inventé la participation sans soutien et Montebourg nous explique qu’un
ministre, ça ouvre sa gueule sans démissionner…
En tout cas, ça apprend 2 choses aux observateurs qui sont aussi des
électeurs : premièrement, quand on est sous les ors de la république, on
est prêt à tous les renoncements idéologiques pour y rester.
Deuxièmement, Hollande et son prof n’ont absolument aucune autorité sur
personne… Pathétique et inquiétant.
Sanction immédiate. La séquence fut saignante pour
le président et le premier des bras cassés : le mois de décembre et ses
multiples baromètres de popularité fut glacial. Normalito 1er se
rapproche de plus en plus de son « socle » d’électeurs du 1° tour : les
opinions favorables se situent ces derniers jours entre 32 et 35 %, tout
simplement du jamais vu en si peu de temps. Son premier fusible est,
lui, entre 30 et 33 %… De quoi lui faire regretter le bourbier de
Notre-Dame-des-Landes… A de tels niveaux d’impopularité après 7 mois de
pouvoir, alors même que les attentes n’étaient pas démesurées, loin s’en
faut, et que notre économie s’apprête à connaître la pire crise de son
histoire : rappelons que les 30 milliards de prélèvements
supplémentaires du budget 2013 correspondent à 2 points de PIB, soit
l’équivalent des conséquences du choc pétrolier de 1973/1974.
La crise est derrière nous, nous répète-t-il à l’envi.
Aussi va-t-il procéder, très probablement, à un remaniement
ministériel. Attention les yeux et les oreilles ! Moscovici sortirait.
En même temps, je ne suis pas certain qu’on verra une grande différence.
Cahuzac serait repris de justesse, à moins qu’il devienne d’ici là un
repris de justice. Cerise (amère) sur le gâteau gouvernemental, ne rions
pas : Royal ferait un retour fracassant dans un ministère et pas des
moindres : celui de la justice… J’en connais une qui va de nouveau
s’exciter sur Tweeter…
Evadés fiscaux. La gauche au pouvoir nous régale :
elle nous offre des postures médiatiques que n’importe qui avec un fond
d’honnêteté intellectuelle refuserait. N’est-ce pas cette généreuse
gauche qui souhaite, pour une part non négligeable d’entre elle, ouvrir
massivement les frontières à l’entrée : l’immigration serait une
aubaine, une opportunité, une chance pour la société française.
Millénariste et mondialiste, la gauche devrait donc se réjouir tout
autant d’une émigration française, accentuée ces derniers temps du fait
de l’avis de tempête annoncée d’ici peu sur notre beau pays.
C’est vrai, non ? Puisqu’on devrait se réjouir lorsqu’un jeune malien
arrive à Marseille, avec sa force de travail, son envie de progression
sociale, et son amour probable pour la culture française, ne devrait-on
pas applaudir lorsqu’un des plus grands acteurs français, sinon le plus
grand, décide de porter hors de nos frontières le si beau blason de
cette incomparable culture française ? Au lieu de cela, c’est le ciel
qui tombe sur la tête de notre Gégé national, l’Obélix de la discorde…
Rappelons ici une vérité première au gouvernement : s’il y a des «
évadés » (fiscaux), c’est bien que la France est devenue une « prison »
(fiscale)…
A chacun son hymne. Ces derniers jours, tout le
monde y va de son couplet. Le prof juge Gégé minable, le Sapin dont on
fait la langue parle de « déchéance personnelle »… On appréciera la
mesure, la retenue, la hauteur de vue de ceux qui nous gouvernent, gênés
qu’ils sont par le symbole du départ d’une réussite artistique tout
autant qu’économique… « Cyrano se barre et vous emmerde ! »
La palme de l’injure revient au tandem Torreton/Libération, le
premier se prêtant à l’insulte dans les pages du second. Extraits : « Tu
voudrais avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre
et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma
français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton
pinard, tes poulets, tes conserves, tes cars-loges, tes cantines, tes
restos, tes bars, etc. »… Avant de conclure : « On va se démerder sans
toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la
crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle
que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des
spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt… »
Grande classe. Sûrement que l’ancien petit patron des programmes de TF1
rêve-t-il de diner un de ces soirs à l’Elysée.
Depuis, heureusement, tout le monde y va de son coup de bâton à
Torreton. Une mention pour Luchini, qui nous rappelle Corneille : «
Jamais un envieux ne pardonnera au mérite » en soulignant, plein de bon
sens que « quand on s’attaque à Depardieu, il faut une filmographie
solide. » Fermez le ban. En tout cas, on a droit aux vieux mythes
révolutionnaires des « bons » et des « mauvais » citoyens. A l’époque,
on les guillotinait. Aujourd’hui, on les lynche dans les médias. On est
civilisé ou on ne l’est pas.
En tout cas on voit bien apparaître l’intolérance génétique du camp
du bien, qui a le droit et qui surtout qui se donne le devoir de juger
les comportements, alors même que ceux-ci n’enfreignent aucune règle ni
aucune loi. L’étape d’après, c’est la guillotine. Ou le goulag. Chassez
le naturel dictatorial de la gauche, il revient peut être pas au galop
mais sur un char soviétique !
Hollande se révèle enfin : incroyable scène du
président en Algérie. Alors qu’il est allé plus loin que tous les autres
présidents français dans la repentance, notre petit corrézien s’est
fendu d’un savoureux « j’ai l’impression de faire l’histoire avec
Bouteflika ». Rien que ça ! Mais mon garçon, faire allégeance n’est pas
faire l’histoire ! S’aplatir n’a jamais permis de rentrer dans les
livres. A moins, il est vrai, de considérer le socialiste Pierre Laval
comme un exemple à suivre.
La 1° belle-mère de France replonge dans l’actualité en
fanfare, enfin un ministre compétent (puisqu’il planque son pognon en
Suisse) et Normalito 1er à son niveau, c’est à dire nullissime… Une
semaine riche en Hollandie, dont voici le worst of…
Le retour de Valou : Des lettres de soutien signées
de Manuel Valls et de François Hollande, accessoirement ministre de
l’intérieur et président de la République française ont été versées au
dossier de Valérie Trierwieller dans son procès contre des journalistes,
auteurs d’une biographie qui n’a pas plus à l’intéressée « La frondeuse
». Qu’est-ce sinon un énorme moyen de pression sur le tribunal de
grande instance de paris ? On se rappelle l’engagement N°53 du candidat
Hollande : « interdiction des interventions du gouvernement dans les
dossiers individuels ». En guise de réponseaux interrogations, l’Elysée
répond que la lettre en question n’est pas sur en-tête de l’Elysée ! La
belle affaire ! Le parquet fera, c’est évident, abstraction du fait que
le signataire est le président de la république en exercice. Facile pour
rendre sa décision, non ? Un peu plus tôt, lundi, on a appris que la 1°
concubine avait reçu à Angers, 3 représentants de collectifs citoyens
engagés dans la « résistance » au projet d’Ayraultport de Notre Dame des
Landes. Elle a reçu une lettre de doléances des activistes avec la
demande de la faire passer au président. Une chose est certaine, c’est
un affaiblissement de plus du Prof d’allemand qui fait office de premier
ministre de la France. Journaliste culturelle, militante politique,
engagée associative, messager des anarchistes du bocage… On a du mal à
placer la 1° belle doche de France. Mais ça ne gêne absolument personne
dans l’entre-soi bien-pensant germanopratin.
Cahuzac, la main dans la sac…: le ministre du budget
est dans une tourmente pour le moins gênante pour un socialiste :
accusé par d’avoir détenu un compte dans une banque Suisse, compte non
déclaré. Pour celui qui se veut le chantre de la lutte contre l’évasion
fiscale, ça fait tâche. Propriétaire d’une lucrative clinique privée de
chirurgie esthétique, notre ami Cahuzac avait un moyen de défense
extrêmement simple : demander un démenti à la banque Suisse en question,
UBS. Comme son président des bisous, Normalito 1er discute en ce moment
même avec son homologue suisse de la convention sur le secret bancaire,
il pourrait appuyer cette demande pour contourner un pseudo secret
bancaire : une banque peut tout à fait bien rendre publique une
information telle que « Monsieur XX n’a jamais eu de compte dans un de
nos établissements ». Curieusement, Cahuzac n’a pas demandé un tel
démenti. 1ère info. Par contre, il a engagé la procédure judiciaire la
plus longue qu’il avait à sa disposition. 2ème info. La gauche
moralisatrice n’avait pas besoin de ça. Remarquons que le PS, qui
s’était empressé de soutenir Mediapart au moment de la sortie de la
pseudo affaire Woerth, se fait discret… En tout cas, si cette histoire
de compte suisse non déclaré était vraie, on se dirait, comme Gaspard
Proust : « Le ministre du budget qui fout son oseille en Suisse ? Enfin
un signe de compétence ! »…
C’est dans les vieux pots…: on le sait, le président
et son gouvernement ont été obligés, sous les pressions conjuguées de
l’Europe, des marchés financiers, des institutions internationales, de
tous les visiteurs du soir du Palais… de changer radicalement
l’orientation de leur action et de se convertir à la politique de
l’offre via le « pacte de compétitivité ». Virage bien timide, on le
sait, mais tout de même. Alors pour donner le change à une gauche
sonnée, on est vite revenu aux fondamentaux de la doxa socialo-généreuse
française : la redistribution non financée ! Mardi, via le plan contre
la pauvreté, c’est plus de 2 milliards de dépenses nouvelles qui ont été
annoncées. Mais ce n’est pas ici que le bât blesse : après tout, que
l’Etat vienne en aide aux plus démunis est la moindre des choses. Par
contre, les moyens de financer ces nouvelles dépenses reposent sur une
nouvelle augmentation des impôts pour les plus aisés d’une part et des
économies réalisées sur les dépenses de l’état d’autre part : or on ne
sait rien sur le type d’économies à venir ! Depuis 7 mois, nous en
sommes désormais à plus de 70 milliards d’économies annoncées… mais
personne, absolument personne, ne peut nous dire ou, quand, combien
précisément, comment. Normalito 1er finance à crédit des cadeaux à son
électorat, traumatisé par son virage social démocrate. Parce que n’en
doutons pas : le cas Florange finit de couper le président d’une grande
partie de son électorat. D’autant plus qu’on a appris cette semaine
qu’il dinera, mardi prochain, au banquet annuel de l’AFEP, le lobby des
entreprises privées qui regroupe Total, BNP ou encore… Arcellor-Mittal !
« Au mieux une maladresse », soupir un cadre du PS, anonyme. Ou bien
une trahison de plus.
La déchéance intellectuelle : un député PS a annoncé
cette semaine le dépôt d’une loi visant à frapper les «évadés fiscaux »
d’une déchéance de nationalité. Une bien belle idée qui a par le passé,
été mise en place 2 fois en France. Sous la Terreur, d’abord,
Robespierre a déchu de la nationalité française les émigrés qui avaient
fui la Révolution, mauvais citoyens qu’ils étaient, avant d’être un brin
plus expéditif et de les condamner à mort. Plus proche de nous, Vichy,
qui s’est calqué sur une loi du III° Reich visant à traquer les «
ennemis de l’intérieur ». Quelle belle hérédité pour cette idée
socialiste, pour laquelle, rappelons-le, il faudrait d’abord créer un
délit « d’exil fiscal », donc prouver que tel contribuable a bien quitté
la France pour ne pas payer d’impôt… Juridiquement ridicule,
politiquement démagogique, médiatiquement populiste. Notons que ce
député inventif (à défaut d’être historien ou juriste), nommé Yann
Galut, a été reçu très convenablement sur France Inter par Pascale Clark
mardi matin pour nous détailler cette vision « citoyenne » de l’impôt.
Notons également que le patron des députés PS, Bruno Le Roux, s’est
déclaré prêt à discuter d’une telle proposition. Ils avaient touché le
fond ? Ils creusent encore…
Ayrault, combien de divisions ? L’Express, chez qui
FOG n’est pas à un revirement près, s’interroge aujourd’hui sur Ayrault
en posant cette question : « De qui est-il le chef ? ». Poser cette
question, c’est déjà y répondre. Et de nous conter par le menu les
dissensions à l’intérieur du gouvernement, son avis pas écouté, ses
méthodes contestées… A meilleure preuve, la saillie de Montebourg : «
Florange ? Qu’Ayrault s’en débrouille ». Réponse de l’intéressé : «
Montebourg ? Il fait ce qu’il peut ». Ambiance… D’ailleurs, au lendemain
de la signature de l’accord Ayrault-Mittal, 2 ministres qui ne sont
concernés ni de près ni de loin par le dossier (Filippetti et Batho),
crient à tous les micros qui se tendent que la « parole de Mr Mittal ne
vaut rien ». Ou comment discréditer complètement son patron. Et de
conclure, goguenard : « Ayrault ? Ce sont ces ministres qui en parlent
le plus sévèrement ». La seule vraie question, que tout le monde se pose
désormais: combien de temps durera son calvaire. C’est son patron, le
grand méchant mou qui a la réponse. Le problème, c’est qu’à ce jeu-là,
il perd à tous les coups : le garder, c’est s’affaiblir (un peu plus).
Le virer, c’est se déjuger (encore une fois). On a connu alternative
plus réjouissante pour un président en exercice.
Mais le président s’en contrefout : il bat tous les
records d’impopularité, il vient de prendre un désaveu cinglant aux
législatives partielles, sa majorité n’en n’est vraisemblablement plus
une, sa parole, saccagée dans le psychodrame Mittal a fini de le
décrédibiliser… mais il est content d’être là ! On l’a vu cette semaine
où il a enchainé 2 rendez-vous à l’Elysée, Mélenchon d’abord puis Draghi
juste après. Il a ri de bon cœur avec les journalistes présents en
imaginant la scène si ces deux-là s’étaient croisés… Le vaudeville
post-moderne continue au Palais : notre héros, François, tout à sa
bonhommie provinciale, fait sortir son amant, le révolutionnaire
Jean-Luc par une porte dérobée alors que son régulier, le banquier
d’affaires Mario, est en train de rentrer de son harassante journée…
François intime alors aux témoins médusés, les journalistes-valais, de
se taire sur la nature du rendez-vous précédent… Du Feydeau revisité par
le collectif LGBT en quelque sorte…
Y a quelqu’un ? : Le PS n’a pas encore réalisé : il
pétitionne (pour le droit de vote des étrangers non communautaires), il
manifeste (pour le mariage homo) comme s’il était encore dans
l’opposition. Mais à quoi cela sert-il quand on a : l’Elysée,
l’Assemblée, le Sénat, la quasi totalité des régions et les principales
villes de France ? A mettre la pression sur des enjeux sociétaux pour
faire oublier toutes les postures confortables de campagne… et les dures
réalités de l’exercice du pouvoir. En fait, sournoisement, ces
gesticulations illustrent le peu de confiance que l’appareil a dans
celui qu’il a fait élire et il veut rappeler au président qu’il faut
agir, une pression « amicale… ». Ubuesque.
dimanche 30 décembre 2012
Deux semaines en Hollandie
Allez bon weekend et bon courage.
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