Le monde que nous avons façonné depuis la deuxième moitié du XXe siècle est devenu bien compliqué. De plus, il ne cesse d'évoluer, bousculant nos vies, nos sensibilités, nos manières de voir et d'agir, nos rythmes, nos principes et nos valeurs. Beaucoup de ces « progrès » (?), censés nous faciliter la vie, nous la compliquent.
À peine appris le fonctionnement de tel ou tel instrument, il faut en changer sous la pression de la mode ou du fabricant qui ne répare pas, mais impose le remplacement pour des raisons techniques et commerciales. Souvent, ces innovations sont présentées comme faisant gagner du temps, mais que faisons-nous de ce temps-là ? Faut-il que nous soyons ainsi mis en vibrations stressantes qui nous font perdre quelque peu notre sérénité, altèrent notre jugement et même notre rationalité ?
« L'attracteur »
On finit par se dire que cela ne pourra pas toujours continuer ainsi et qu'un jour la belle machine coincera ou nous explosera dans les mains. Les optimistes n'y pensent pas, mais d'autres se posent des questions. Par exemple, qu'arrivera-t-il si le système électrique disjonctait pour longtemps dans nos modernes sociétés ? L'hiver, beaucoup mourraient de froid. Les transports s'arrêteraient. Les approvisionnements, les stockages deviendraient impossibles et rendraient problématique la vie en ville. Bref, notre fragilité nous apparaîtrait dans toute sa nudité et nous déplorerions notre imprudence et notre légèreté.
Mais d'où vient donc cette idée que le monde pourrait finir en catastrophe ? Nous savons que la Terre mourra dans quelques centaines de millions d'années, asséchée par la brillance croissante de notre soleil. Nous savons que nous pouvons être percutés par un bolide surgi du fond de l'espace. Des espèces ont déjà disparu de notre planète, nous laissant la place à la suite de catastrophes mortelles. Mais nous pourrions bien en être, à notre tour, victimes un jour.
Voilà à quoi songent ceux qui croyaient à l'apocalypse, ces jours derniers. Mais la fin du monde, en définitive, c'est pour chacun de nous la mort, même sans apocalypse. Cela mérite que l'on se prépare à la « grande épreuve », celle qui inévitablement sera la nôtre un jour. Cela incite à réfléchir sur le sens de notre existence. On peut s'interroger sur nos origines, mais aussi sur notre finalité et se demander où va le monde.
Il paraît que de nombreux mathématiciens et physiciens ont constaté que tous les paramètres connus convergent vers un point unique qu'ils appellent « l'attracteur ». Si l'on ne sait pas très bien d'où l'on vient, on peut se demander où, vers quoi et peut-être vers qui conduit cette convergence. Les déçus de l'apocalypse annoncée et les autres aussi ont donc encore du temps pour cela...
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