TOUT EST DIT

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vendredi 10 août 2012

Roms : le grand écart de la gauche 


Nicolas Sarkozy faisait démanteler les campements roms illégaux en klaxonnant. François Hollande laisse Manuels Valls agir discrètement. La politique est la même. Elle consiste à appliquer les décisions de justice. Seul l’affichage diffère. Dans son discours de Grenoble, voici deux ans, l’ancien chef de l’État avait voulu faire des Roms un marqueur de sa politique de fermeté sur l’immigration. La gauche s’était immédiatement érigée en défenseur d’une communauté stigmatisée. Rien que de plus classique, sauf qu’aujourd’hui c’est le PS qui est au pouvoir et qui est confronté à un phénomène de masse qui exaspère la population. Partout aux abords des grandes villes, on trouve des campements roms, où l’insalubrité le dispute à l’insécurité et à la délinquance, presque toujours juvénile, qui essaime aux alentours.
Le démantèlement de deux bidonvilles, hier à Lille, est symbolique. La procédure d’expulsion a été engagée par Martine Aubry, présidente de la Communauté urbaine, en accord étroit avec les élus de gauche et de droite. C’est la même Aubry qui n’a jamais eu de mots trop durs pour fustiger la politique Sarkozy-Guéant envers les Roms. Comme quoi on peut réussir le grand écart à tout âge. Celui de Mme Aubry mesure 221 km : c’est la distance qui sépare la métropole nordiste des studios de télévision parisiens, où il est de bon ton de s’apitoyer sur le sort des minorités, Roms ou autres.
La droite a été prise au piège de ses promesses fanfaronnes. Nicolas Sarkozy voulait nettoyer « la racaille » au « Kärcher » dans les banlieues. Il se faisait fort de supprimer les camps roms. Il a échoué sur ce dossier comme dans les cités. La plupart des Roms qui acceptent un pécule pour rentrer chez eux reviennent une fois dépensés les 300 euros qu’ils touchent par adulte, augmentés de 150 euros par enfant.
La gauche est prise, elle, au piège de ses contradictions, entre un langage angéliste et antisarkozyste et la sordide réalité du terrain. Hollande promettait des solutions « alternatives » au renvoi pur et simple des Roms. Comme pour la plupart de ses autres promesses, il s’est toujours gardé de détailler ces solutions. On s’aperçoit aujourd’hui qu’il n’y en avait pas dans sa besace. Au PS comme à l’UMP, les paroles s’envolent, les problèmes restent.

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